Blessé par une barre de fer, un enfant sauvé à temps
Blessé de manière dramatique après avoir été transpercé au visage par une barre de fer, un garçon de 10 ans a échappé à la mort grâce à la réactivité de la population et à la mobilisation rapide de l’équipe chirurgicale du CHU. Une intervention de nuit, menée avec sang-froid qui témoigne de la force du collectif face à l’urgence.
Il n’avait que 10 ans, mais son regard portait déjà l’ombre d’un drame évité de peu. Ce jour-là, alors qu’il jouait non loin d’un chantier en construction, un terrible accident se produit. Une barre de fer issue d’un poteau à béton lui transperce violemment le visage, entrant par le menton et ressortant dans sa bouche. La scène est insoutenable.
Et pourtant, c’est dans ce chaos que des habitants, loin d’être paralysés par la peur, font preuve d’un grand courage. Sans perdre de temps, ils sectionnent la barre sur place pour dégager l’enfant, et le transportent en urgence à l’hôpital, le métal toujours enfoncé dans sa chair.
Aux urgences du CHU, le scanner confirme ce que tout le monde redoute. Le traumatisme est grave, très grave. L’enfant est pris en charge immédiatement par une équipe médicale dirigée par le Professeur Konsem Tarcissus. C’est le Dr Zango Adama, chirurgien maxillo-facial et stomatologiste de garde cette nuit-là, qui conduit l’intervention, accompagné de ses collègues DES Beogo Malick et DES Meda Alice.
L’opération débute à 1h50 du matin, dans un silence tendu. L’enfant est sous anesthésie générale, entouré par une équipe d’anesthésistes composée de Desar Sawadogo Youssouf, Desar Ki, Desar Ouédraogo Aymar, Mme Diallo et M. Sawadogo Seni. Ensemble, ils s’emploient à retirer la barre de fer sans aggraver les lésions internes. À 2h30, le corps étranger est enfin extrait. L’enfant respire, les médecins aussi.
Aujourd’hui, il se remet progressivement de cette blessure douloureuse. Derrière ce sauvetage exceptionnel, il y a des gestes de bravoure, une chaîne humaine spontanée, une intervention chirurgicale maîtrisée et des heures d’angoisse qui se terminent bien. Il y a surtout une belle leçon de solidarité et de professionnalisme, qui rappelle que chaque vie peut être sauvée quand les bonnes volontés s’unissent avec sang-froid et compétence.
Ce garçon ne se souviendra peut-être pas de tous les visages qui ont œuvré pour le sauver, mais son histoire, elle, restera gravée dans les mémoires comme une victoire de la vie sur l’irréparable.
Madina Belemviré
