Soutenance : Dr Josué Ouali explore la chirurgie des valvulopathies du CHU de Tengandogo
Le mercredi 2 juillet 2025, Dr Josué Ouali a franchi une étape importante de sa carrière en soutenant sa thèse de doctorat en médecine à Ouagadougou. Sous la direction du Pr Adama Sanou et du Dr Adama Sawadogo, il a présenté un travail salué par le jury, présidé par le Pr R. Armel Flavien Kaboré, qui lui a valu la mention très honorable avec les félicitations du jury.
Sa thèse portait sur un sujet encore peu documenté au Burkina Faso à savoir les valvulopathies, autrement dit les maladies qui touchent les valves du cœur. Ces « portes » internes régulent la circulation du sang entre les différentes cavités cardiaques. Lorsqu’elles se ferment mal ou s’abîment, le cœur s’épuise et la vie du patient peut être sérieusement mise en danger.
Depuis 2021, la chirurgie à cœur ouvert est une réalité au Burkina Faso. Grâce à elle, des patients souffrant de valvulopathies peuvent désormais être opérés sur place. C’est justement ce parcours que Dr Ouali a voulu explorer, en étudiant les cas opérés au Centre hospitalier universitaire de Tengandogo (CHU-T) entre janvier 2021 et décembre 2024.

Pendant ces quatre années, 90 patients ont bénéficié d’une chirurgie valvulaire dans le service de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire (CTCV) du CHU-T. L’étude révèle que ces malades sont souvent très jeunes, âgés de 10 à 25 ans, avec des antécédents fréquents d’angines mal soignées, qui peuvent évoluer en rhumatisme articulaire aigu (RAA), la première cause de valvulopathie dans notre pays.
Parmi les quatre valves cardiaques, c’est la valve mitrale qui est la plus touchée. Située entre l’oreillette gauche et le ventricule gauche, elle fonctionne comme une porte à deux battants qui s’ouvre et se ferme pour laisser passer le sang. Quand elle fuit ou se rétrécit, le cœur travaille plus fort et le patient s’essouffle plus vite. La dyspnée (essoufflement) reste d’ailleurs le symptôme le plus fréquent et pousse souvent les patients à consulter, parfois après un long retard.
Les chirurgiens ont réalisé des remplacements valvulaires majoritairement par des valves mécaniques et parfois des plasties pour réparer plutôt que remplacer. Quelques interventions plus complexes ont aussi été effectuées, comme des remplacements de l’aorte ascendante avec réimplantation des artères coronaires (deux cas de Bentall et un cas de Tirone David).
Malgré quelques complications, notamment des hémorragies nécessitant une reprise chirurgicale pour un patient sur dix, la mortalité hospitalière reste faible à 4,4 %, un résultat encourageant pour une spécialité encore jeune dans notre contexte.
Au-delà des chiffres, ce travail met en avant un défi de santé publique. Prévenir les angines à répétition, détecter plus tôt les atteintes cardiaques et rendre la chirurgie cardiaque plus accessible.
Félicitations à Dr Josué pour cette soutenance réussie et pour ce pas de plus au service du cœur des Burkinabè.
Madina Belemviré