Infection urinaire : en l’absence de traitement, elle peut entraîner une insuffisance rénale chronique

On parle d’infection urinaire lorsqu’on assiste à une invasion des muqueuses des voies urinaires et/ou du rein par des bactéries ou autres germes. En l’absence de traitement, elle peut être émaillée de complications. Quelles peuvent être ces complications ? Que faire pour éviter l’infection urinaire ? Médecin Infectiologue dans le service de Maladies du Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo, Dr Abdoul Gafourou Arsène Ouédraogo apporte des éléments de réponse. 


Comment évolue-t-elle ?

L’évolution en général est favorable au bout de 2 à 3 jours sous un traitement débuté précocement et bien conduit.  Mais elle peut être émaillée de complications en l’absence de traitement ou chez certains patients qui présentaient déjà une infection à risque de complication.

Quelles peuvent être les complications?

Les complications à craindre sont :
– La suppuration locale (présence de pus au niveau du rein et aux alentours),
– La généralisation de l’infection (le sepsis),
– Le passage à la chronicité,
– L’insuffisance rénale chronique,
– Le cancer du testicule et l’infertilité.

Quel traitement contre les infections urinaires ?

Le traitement fait appel à des mesures hygiéno-diététiques et essentiellement les antimicrobiens (antibiotiques) qui seront prescrits initialement en fonction des manifestations cliniques, le terrain du patient, puis idéalement adapté selon les résultats des bilans réalisés. Les antibiotiques utilisés doivent être:

– Etres efficaces, actifs sur la souche en cause de l’infection urinaire et diffusés dans le site infecté : les urines pour la cystite, mais aussi les parenchymes (ensemble des tissus assurant la fonction d’un organe), pour les pyélonéphrites (infection du rein par une bactérie) et prostatites (infection, aiguë ou chronique de la prostate) ainsi que le sang quand il y a une généralisation de l’infection ;

– Etres tolérés par le patient ;

– Avoir un impact écologique faible sur le microbiote intestinal.

Dans la plupart des cas, un traitement antibiotique probabiliste (en attendant les résultats et en fonction des bactéries pouvant être en cause) s’impose. Dans certaines circonstances, le traitement peut être différé jusqu’au résultat de l’antibiogramme, permettant de cibler d’emblée les bactéries. Le choix doit alors prendre en compte les bactéries potentiellement en cause. Le plus souvent, le traitement se fait en ambulatoire mais certaines situations peuvent nécessiter une hospitalisation en milieu de soins appropriés.

Conseils pratiques et informations diverses pour éviter les infections urinaires

– Boire suffisamment d’eau de boisson (2,5 à 3 litres par jour)
– Eviter de retenir les urines pendant longtemps
– Eviter la constipation en allant régulièrement à la selle) régulier
– Aller aux toilettes (pisser) après les rapports sexuels
‘ Eviter de perturber la flore vaginale par l’excès d’hygiène
– Consulter un agent de santé dès l’apparition des premiers symptômes
– Eviter l’automédication

Madina Belemviré 

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