Plaisir simulé: les grandes actrices du lit
Elle crie, elle gémit, elle agrippe les draps comme si elle allait décoller. Lui, il sourit, fier comme un gars qui aurait rétabli l’électricité dans tout le quartier au grand bonheur des habitants en se disant : « Je l’ai envoyée là-haut ». Mais non. Il n’a réparé ni l’électricité, ni madame. Elle était là, au rez-de-chaussée du plaisir, coincée dans l’ascenseur de la simulation. Eh oui, toutes les jouissances ne sont pas bio. Certaines sont 100 % artificielles. Du « made in mensonge », sans orgasme à l’intérieur.

Pourquoi simuler ? Parce que parfois, c’est plus simple que de dire : « Chéri, tu frappes à la mauvaise porte. Et en plus, tu frappes fort. » Quand monsieur cogne comme s’il voulait casser un mur, mieux vaut faire semblant d’aimer que de lancer un débat à minuit passé. Alors on sort les effets spéciaux, petits cris, yeux qui roulent, souffle coupé… , fin du film. Sauf que le film n’a rien d’un chef-d’œuvre. Plutôt un court-métrage qu’on ne veut pas revoir.
Mais attention, prévient le Pr Charlemagne Ouédraogo, gynécologue obstétricien, simuler trop souvent, c’est comme féliciter un cuisinier qui met de sel dans le riz. Il croit qu’il a du talent et ne changera jamais la recette. Résultat ? Madame joue un rôle, monsieur pense qu’il est un dieu, et la communication dort sur le canapé.
Et là, vous vous demandez peut-être comment reconnaître un vrai orgasme d’un faux ? Eh bien c’est un peu comme différencier une larme de crocodile d’un chagrin sincère Tout est dans les détails. Les vrais orgasmes, explique le Pr Charlemagne Ouédraogo, viennent avec des tremblements, des contractions, une respiration haletante et parfois un regard flou comme après avoir bu quelques verres de vin. Si l’extase arrive trop vite, ou toujours au même moment pile quand vous demandez, « T’as aimé ? », le Pr Ouédraogo vous demande de vous poser des questions.
Mais ne partez pas en croisade pour démasquer vos partenaires comme si c’était une enquête policière. Ce n’est pas un jeu de détective, c’est une histoire de confiance. Et pour éviter que madame ne transforme le lit conjugal en salle de théâtre, messieurs, un petit conseil de Pr Ouédraogo: arrêtez de croire que « plus elle crie, plus elle jouit ». Ce n’est pas un concert de rock. Le plaisir féminin n’est pas un karaoké où il faut pousser la voix pour gagner des points.
Alors, si vous voulez éviter que madame décroche un faux Oscar chaque soir, posez des questions, écoutez les réponses, laissez tomber les positions à sensation forte, et misez sur la douceur et la complicité. Le vrai orgasme, ce n’est pas une scène à jouer, c’est une sensation à partager.
Alors, à toutes les grandes actrices du lit, on vous comprend. Mais si vous en avez marre de jouer dans une pièce qui ne vous plaît pas, coupez le son et ouvrez le dialogue. Et qui sait ? Peut-être qu’un jour, vous n’aurez plus besoin de simuler, parce que le vrai plaisir, c’est quand on ne joue plus.
Madina Belemviré