Port du casque : un rempart contre les traumatismes crâniens

Imaginez un instant. Une route poussiéreuse, une moto renversée, et à côté, un homme gisant sur le sol. Les passants s’attroupent, les murmures s’élèvent : « Encore un accident de moto. » Le sang qui coule, les yeux qui se ferment lentement, et une vie qui bascule. Ce scénario, trop fréquent au Burkina Faso, pourrait souvent être évité. La clé ? Un simple casque.

Dr Henri Lankoandé, neurochirurgien

Le neurochirurgien Dr Henri Lankoandé en service au CHU Bogodogo en voit les conséquences chaque jour. « Un traumatisme crânien, c’est comme une bombe dans le cerveau. Cela peut laisser des séquelles irréversibles : paralysie, perte de mémoire, troubles du langage. Dans certains cas, c’est la mort. » Rien qu’en 2024, son service a enregistré 47 traumatismes crâniens graves causés par des accidents de moto. Parmi eux, 70 % des victimes ne portaient pas de casque.

Le casque, loin d’être un simple accessoire de mode, est un véritable rempart contre ces traumatismes. Il absorbe les chocs, répartit la force d’impact et protège le crâne. Un casque bien conçu comprend plusieurs éléments selon le Dr Lankoandé. Un écran en avant qui protège les yeux et le visage, les mousses à l’intérieur qui donne du confort à la tête et permettent au casque d’être parfaitement ajusté et immobile autour de la tête, une calotte externe qui est le premier niveau de protection donc le rôle est d’absorber le plus possible le choc et empêcher tout objet pointu de pénétrer le crane, une calotte interne fabriqué à base de polystyrène expansé qui a pour rôle d’absorber le choc en se compressant et la jugulaire qui assure la fermeture du casque qu’il faut bien serrer sans s’étrangler, afin qu’elle puisse remplir ses fonctions protectrices.

Au vu de tout cela un individu victime d’accident de moto portant son casque aminci le risque de lésions cutanéo-cranienne voire cérébrale.

Ce n’est pas qu’une question de statistique, c’est une question de vie. Pensez à votre famille. À vos enfants, à vos parents. Qui les soutiendra si demain vous ne revenez pas ? Un casque peut faire la différence entre un retour à la maison et un séjour à la morgue. Entre un éclat de rire à table et un silence lourd de deuil.

Depuis le 1er janvier 2024, le port du casque est obligatoire. Mais ce n’est pas la loi qui devrait vous motiver, c’est l’amour de la vie. Ne voyez pas le casque comme une contrainte, mais comme une promesse. La promesse de revenir en un seul morceau. La promesse d’être là pour ceux qui comptent sur vous.

Le Dr Lankoandé ne se lasse pas de rappeler ce message : « Le casque, c’est votre sécurité. C’est la vie. » Mais ce n’est pas seulement aux autorités de faire respecter cette loi. Chacun de nous doit se l’approprier. Nous devons changer notre façon de penser, et considérer le casque comme un élément essentiel de notre équipement, comme une protection fondamentale. »

Alors, attachez votre casque avant d’enfourcher votre moto. Pas parce qu’un policier pourrait vous arrêter, mais parce que vous méritez de vivre. Parce que chaque vie compte, et que la vôtre est précieuse.

Madina Belemviré 

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