Sexe oral : Quand la bouche travaille, le corps chante et les microbes dansent
La bouche, normalement, c’est fait pour parler, pour rire, pour manger du tô ou boire du zoom-koom. Mais depuis un moment, elle a trouvé une autre vocation. Elle ne veut plus seulement goûter le riz gras, non. Elle veut tester un autre “menu”.

Tu les vois, ces couples qui baissent la tête, l’air concentré, et tu penses qu’ils cherchent leurs chaussures ? Que nenni. C’est une mission buccale de haute précision. L’un descend, l’autre soupire, et la bouche, cette pauvre travailleuse multifonction, se retrouve à faire des heures sup.
On appelle ça le sexe oral. Fellation, cunnilingus, anulingus…, ces caresses buccales font partie du jeu du plaisir, mais oublient souvent d’inviter la prudence. Parce que pendant que les langues travaillent, les microbes, eux, ne dorment pas.
Chanter au micro (fellation), c’est tout un spectacle. Quand madame s’y met, monsieur ne tient plus en place. Il respire fort, se tord un peu, les doigts crispés dans les draps comme s’il voulait les essorer. Parfois il ferme les yeux, parfois il regarde comme pour vérifier que ce qu’il sent est bien réel. Il lâche des “aie… ohhh… encore un peu…” à chaque note, comme un refrain qui revient tout seul. On dirait qu’il perd le nord, mais en vérité, il vient de trouver le sud. Et quand c’est bien fait, il devient tout mou, la tête qui penche, le corps détendu, le visage en paix. On sent qu’il a quitté la terre quelques secondes.
Mais il faut le dire, pendant que madame chante au micro, il y a des risques capillaires. Certaines perruques, mal fixées, ont connu leur heure de gloire à ce moment précis. Un petit geste trop énergique, une main mal placée, et la perruque s’envole comme si elle voulait aussi participer au plaisir. Mais quand c’est bien parti, plus personne ne pense à ça.
Quand monsieur descend à la cave (cunnilingus), c’est un autre film. Il approche lentement, s’installe bien, prend son temps. La femme, elle, se redresse un peu, puis se relâche. Son souffle change, court et chaud. Ses mains cherchent où s’accrocher. La tête du lit, les draps, parfois même les cheveux du partenaire. Les chauves, eux, vivent un autre stress. Sans cheveux à attraper, ils prient juste qu’on ne glisse pas jusqu’au crâne.
Et quand la descente est bien faite, tout le corps réagit. Le dos se cambre, les cuisses tremblent, les orteils s’écartent comme pour applaudir, et la peau frissonne sous la chaleur du moment. Il suffit d’un bon passage et ça sort sans réfléchir, “oh oui… continue…”.
Et si tu souris en lisant, c’est que tu t’es reconnu quelque part?
Mais pendant que le corps chante, les microbes, eux, dansent aussi.le Pr Charlemagne Ouédraogo, gynécologue obstétricien, rappelle que le plaisir a aussi ses revers.
Le sexe oral, aussi excitant soit-il, n’est pas sans risques. Fellation, cunnilingus ou anulingus, toutes ces pratiques peuvent transmettre des infections sexuellement transmissibles comme la chlamydia, la syphilis, le gonocoque, l’herpès, l’hépatite B ou C et le papillomavirus humain. Ce dernier, selon le Pr Charlemagne, peut causer des lésions précancéreuses pouvant évoluer vers un cancer du col de l’utérus, de la vulve, du pénis, de l’anus ou même de la gorge.
Le risque augmente quand on a plusieurs partenaires ou des plaies dans la bouche. Et si certains systèmes immunitaires arrivent à éliminer le virus, d’autres n’y parviennent pas. D’où l’importance du dépistage régulier, du vaccin contre l’hépatite B et le HPV, et de la protection, préservatif pour la fellation et digue dentaire pour la cave.
Parce qu’au fond, le plaisir, c’est bien, mais le vivre sans ordonnance, c’est encore mieux.
Madina Belemviré

