Baisse du taux de sucre dans le sang : découvrez les raisons qui peuvent l’expliquer

L’hypoglycémie se traduit comme une baisse du taux de glycose dans le sang. Qu’est-ce qui explique la baisse du taux de sucre dans le sang ? Quels sont les différents types d’hypoglycémie ? Médecin interniste au CHU de Tengandogo, Dr Lassina Seré apporte des éclaircissements.

Quels sont les différents types d’hypoglycémie ?

Il y’a deux types d’hypoglycémies :

– Les hypoglycémies organiques qui sont les plus fréquentes. Dans ce cas, on constate simultanément des signes neuroglucopéniques et une glycémie basse. Le resucrage, c’est-à-dire que dès qu’on apporte du sucre pour corriger, les signes d’hypoglycémies disparaissent.

– Les hypoglycémies fonctionnelles sont des symptômes d’hypoglycémie qui surviennent 2 à 4 heures après les repas et sont rythmées. Elles se manifestent généralement par des signes adrénergiques et rarement des signes neuroglucopeniques. La glycémie est souvent normale au moment des malaises. Contrairement aux hypoglycémies organiques, les signes s’améliorent avec le jeûne.

Quelles peuvent être les causes de l’hypoglycémie ?

Les causes d’une hypoglycémie sont nombreuses et variées.

En tant qu’interniste, je vais les présenter en deux groupes de causes.

Le premier groupe, ce sont les hypoglycémies chez les patients atteints de diabète. Les hypoglycémies sont une situation fréquente chez les sujets diabétiques traités par insulines et les sulfamides hypoglycémiants dans notre contexte.

Le diabète se définit comme une hausse du taux de sucre dans le sang. L’insuline est une hormone qu’on utilise dans le traitement du diabète pour faire baisser le taux de sucre dans le sang. Il y’a aussi des médicaments pour traiter les diabétiques qui entraînent une stimulation de la sécrétion endogène de l’insuline par le pancréas et peuvent entraîner des hypoglycémies.

Il existe des facteurs qui vont favoriser la survenue de ces hypoglycémies chez ces patients.

Il peut s’agir des erreurs de traitement : on peut avoir des erreurs dans l’administration des doses des insulines ou des sulfamides hypoglycémiants. Les doses peuvent être fortes ou inadaptées par rapport aux besoins de la personne. Par exemple, un patient peut recevoir des doses d’insuline parce qu’il était dans une situation particulière comme une infection qui fait augmenter les besoins en insuline. Après avoir jugulé l’infection, si le traitement n’est pas réadapté, il peut faire des hypoglycémies.

Aussi, lors d’un effort physique inhabituel, une hypoglycémie peut survenir car les dépenses en énergie vont augmenter.

Egalement, chez le sujet âgé, si vous mettez des hypoglycémiants qui ont une longue durée d’action et sans tenir compte aussi de sa fonction rénale, il peut faire des hypoglycémies.

Il peut avoir aussi des erreurs dans la conduite des régimes alimentaires par rapport au traitement. Par exemple, si vous faites des injections d’insuline et que vous ne mangez pas ou si la quantité d’aliments que vous avez mangé n’est pas suffisamment sucrée, vous pouvez faire des hypoglycémies liées à l’effet des médicaments.

Une hypoglycémie peut survenir aussi à l’occasion d’un jeûne prolongé si vous êtes sous insulines ou sulfamides hypoglycémiants.

En cas d’insuffisance rénale, la durée d’action des médicaments dans l’organisme va s’allonger et le patient va faire des hypoglycémies si les doses ne sont pas adaptées.

Dans certaines pathologies comme l’hypothyroïdie et l’insuffisance surrénalienne, les besoins en insuline diminuent. Une adaptation des doses d’insulines est nécessaire pour éviter les hypoglycémies.

Il ne faut pas oublier la consommation de l’alcool. Quand vous êtes sous certains traitements qui font baisser la glycémie et que vous prenez de l’alcool, l’organisme ne peut pas réagir correctement pour maintenir l’équilibre de la glycémie car l’alcool va bloquer le mécanisme de sécrétion du glucose au niveau du foie. C’est ce qu’on appelle le mécanisme de néoglucogenèse hépatique qui se trouve bloquer par l’alcool avec pour conséquence la survenue des hypoglycémies.

Une ablation totale du pancréas (pancréatectomie totale) peut entrainer des hypoglycémies par une absence de sécrétion du glucagon qui est une hormone hyperglycémiante fabriquée par des cellules du pancréas et qui intervient dans le maintien l’équilibre de la glycémie en cas de baisse.

Souvent le non-respect des indications et des contre-indications de certains médicaments ainsi que les interactions médicamenteuses peuvent conduire à des hypoglycémies.

Pour le deuxième groupe de cause d’hypoglycémie, il s’agit des hypoglycémies du sujet non diabétique.

L’hypoglycémie peut aussi survenir chez les personnes non diabétiques. Elle est rare, mais souvent grave. Le diagnostic est très souvent difficile en dehors d’un contexte évident marqué par la présence par exemple d’une insuffisance hépatique, d’une insuffisance rénale, d’une insuffisance surrénalienne ou la prise des médicaments à potentiels hypoglycémiants.

Une des causes d’hypoglycémies et la plus fréquente de ce groupe de cause est l’insulinome qui est une tumeur qui se trouve au niveau du pancréas. Il s’agit généralement d’un sujet bien portant et qui présente des malaises hypoglycémiques intermittentes. Le diagnostic se fait par un test fonctionnel dit « épreuve de jeune » qui se réalise à l’hôpital dans un service spécialisé. Le dosage de certaines hormones au cours du test fera suspecter la présence de la tumeur et sa localisation se fera par un examen combinant une échographie et une endoscopie ( cho-endoscopie).

Certaines tumeurs également peuvent être à l’origine des hypoglycémies par la sécrétion de facteurs de croissance qui ressemblent et ont les mêmes effets que l’insuline (IGF-1 et IGF-2). Il s’agit du cancer du sein, du cancer du foie ou une tumeur des surrénales.

Des cas d’hypoglycémie fonctionnelle peuvent se voir chez les personnes chez qui on a enlevé tout ou une partie de l’estomac (gastrectomie) ou après une gastro-entérostomie (connexion chirurgicale entre l’estomac et le jéjunum).

Les causes sont multiples et variées, et c’est au médecin de poser le bon diagnostic et de prendre en charge selon la cause.

Rachid Sow

 

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

12 − 12 =