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La directrice générale du CHR de Kaya relevée de ses fonctions pour inaction face au détournement d’opérations vers une clinique privée

C’est une plainte individuelle qui a déclenché toute une tempête. Un patient, venu se faire opérer de la cataracte au CHR de Kaya, a été redirigé vers une clinique privée, alors que l’hôpital public pouvait assurer la prise en charge. Une pratique jugée inacceptable par le ministère de la Santé. Après enquête, le Conseil des ministres a suspendu la directrice générale de l’établissement.

Parfois, il suffit d’un mot pour que tout bascule. En 2025, selon la RTB, un patient du Centre hospitalier régional (CHR) de Kaya, venu pour une opération de la cataracte, se voit orienté vers une clinique privée. Troublé, il décide de dénoncer la situation. Sa voix sera le point de départ d’une affaire aux conséquences lourdes.

Saisi de la plainte, le ministre de la Santé, Dr Robert Kargougou, fait dépêcher une équipe d’inspection technique au sein de l’établissement. Leur mission : comprendre pourquoi des patients sont redirigés ailleurs, alors que le CHR dispose des compétences et du matériel nécessaires pour assurer ce type d’intervention. Les résultats de l’enquête sont sans appel. Des dysfonctionnements graves sont constatés. Plusieurs patients auraient été consultés à l’hôpital, avant d’être orientés vers la même clinique privée. Et plus préoccupant encore, la direction générale du CHR était au courant. Malgré des alertes orales et écrites, elle n’a pris aucune mesure. Silence, inaction, inertie.

« Le rapport est clair. Les soins sont possibles au CHR. La direction a été informée mais n’a pas réagi. Face à une telle situation, on attend d’un responsable qu’il prenne ses responsabilités », a déclaré le ministre.

Le Conseil des ministres, réuni mercredi dernier, a donc tranché. La directrice générale du CHR de Kaya est suspendue de ses fonctions. Une décision lourde, mais nécessaire selon les autorités. Car au-delà d’un simple dysfonctionnement, c’est une question d’éthique, de transparence et de respect du service public.

« Les patients ont le droit de choisir leur lieu de soins. Mais ils ne doivent pas être influencés ou détournés par des pratiques qui ne respectent ni la déontologie, ni la réglementation », a rappelé le ministre.

Dans un contexte où la confiance dans les hôpitaux publics est fragile, cette affaire rappelle une vérité simple. Protéger le système de santé commence par écouter ceux qui y viennent chercher de l’aide.

Madina Belemviré

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