Nos médecins ont le talent, il ne manque que les outils
Ils ne font pas de bruit. Ils n’ont pas toujours accès aux équipements dernier cri. Mais chaque jour, dans les couloirs de nos hôpitaux, médecins, sage-femmes, infirmiers, anesthésistes et techniciens…, unissent leurs forces pour sauver des vies avec un courage et une expertise qui forcent l’admiration.
Ces dernières semaines, plusieurs exploits médicaux ont été rendus publics. À Manga, c’est une première incision chirurgicale réalisée avec succès dans un bloc tout juste fonctionnel. À Tenkodogo, un kyste de 20 kilos retiré à une jeune mère. À Bogodogo, une césarienne d’urgence a permis de sauver une femme inconsciente et ses cinq bébés, dans une grossesse de sept mois bouleversée par une crise d’éclampsie. Et dans la nuit, ce petit garçon transpercé au visage par une barre de fer a été arraché à l’irréparable par une équipe de chirurgiens.
Ces actes médicaux sont pourtant loin d’être des cas isolés. Ils illustrent ce que vivent quotidiennement les professionnels de santé burkinabè. Opérer dans des conditions souvent précaires, avec peu de moyens mais une grande foi en leur métier. Derrière chaque blouse blanche, il y a des heures d’étude, d’engagement, et surtout, une volonté farouche de ne pas laisser mourir quand il est encore possible de sauver.
Ce qu’il manque souvent, ce ne sont pas les compétences. C’est un meilleur soutien, des équipements adaptés et des ressources suffisantes pour que chaque médecin puisse exercer dans un cadre digne de son savoir-faire.
Le Burkina regorge de talents en médecine. Nos hôpitaux pourraient devenir des centres de référence, nos praticiens reconnus bien au-delà de nos frontières, si nous faisions de la santé une priorité d’investissement. Car oui, nous avons ce qu’il faut pour faire des merveilles. Et les récents exploits médicaux ne sont qu’un aperçu de ce que notre système peut accomplir quand on croit en lui.
Madina Belemviré
Cet article est la propriété de Bulletin santé. Toute reproduction, même partielle, sans autorisation écrite, est interdite.