La salive comme lubrifiant : ça glisse, mais attention aux infections
Il y a des traditions dont on pourrait se passer, et celle de cracher dans la main avant de passer à l’acte en fait partie. Quand la pénétration s’annonce compliquée, certains dégainent la solution express, un bon coup de salive. Une pratique qui a eu son grand ambassadeur, Baltazar. L’idée ? Rendre les choses plus fluides, réduire les frottements et éviter les douleurs. Mais en réalité, aussi pratique que ça puisse apparaître dans l’urgence, c’est une recette garantie pour s’offrir un cocktail d’infections gratuites.
Alors, mettez-nous en situation. L’ambiance est chaude, le désir monte, mais il y a un problème? Ca ne glisse pas, ça coince. Certes, la lubrification est essentielle pour éviter les irritations, les douleurs et les microlésions. Et plutôt que de faire preuve de patience ou d’aller chercher un vrai lubrifiant, monsieur opte pour la solution la plus rapide. D’un geste assuré, il envoie une généreuse dose de salive dans sa paume, répartit le tout sur son pénis avec la dextérité d’un boulanger badigeonnant une brioche, puis passe à l’action. Grave erreur.
Le Pr Alexis Yobi Sawadogo, gynécologue obstétricien est formel : « Dans la bouche, il y a plus de germes qu’en bas. » Oui, oui. Plus de germes que dans le vagin. Pour preuve, le Pr Der Adolphe Somé, gynécologue obstétricien aussi rappelle : « Le vagin n’est pas comme la bouche qu’il faut brosser matin, midi et soir. » Ce qui signifie clairement que là-haut, c’est souvent plus sale qu’en bas.
Le Dr Fatao Bougsery, chirurgien-dentiste, met aussi en garde. La salive contient des bactéries et des virus prêts à faire du tourisme vers des zones qui n’ont rien demandé. L’herpès adore ça, et en cas de lésions dans la bouche, le VIH peut même s’inviter dans l’histoire. Et ce n’est pas tout. La salive a un pH complètement différent de celui du vagin. Résultat ? Un joyeux déséquilibre qui ouvre la porte aux démangeaisons et pertes anormales. Comme si ce n’était pas suffisant, elle s’évapore vite, obligeant à répéter l’opération plusieurs fois. À chaque voyage entre la bouche, la main et le pénis, c’est un nouveau transfert de germes vers le vagin. Et ce n’est pas tout, car certaines personnes peuvent être sensibles à des substances dans la salive, qui peuvent provoquer des démangeaisons, des rougeurs ou des boutons.
Alors oui, certains diront : « Mais tout le monde fait ça. » Tout le monde fait aussi des erreurs, mais ce n’est pas une raison pour persister. Entre le plaisir et l’infection, il n’y a qu’un filet de salive de différence. Baltazar et son école du lubrifiant buccal peuvent revoir leur copie. Parce que franchement, quiet à huiler le moteur, autant choisir le bon produit. Un lubrifiant adapté, c’est la garantie d’un plaisir sans mauvaise surprise.
Rendez-vous la semaine prochaine dans « Les Lundi sans Tabou de Dina« , pour encore plus de conseils et de vérités, sans langue de bois.
Pour une santé intime au top, dites non aux astuces risquées.
Madina Belemviré