Les troubles de l’érection féminine : comprendre et agir

Les troubles de l’érection féminine sont moins souvent discutés que ceux des hommes, mais ils existent bel et bien. Le Dr François Xavier Kaboré, gynécologue obstétricien, nous éclaire sur ces problématiques complexes et leurs impacts sur la sexualité des femmes.

Dr François Xavier Kaboré, gynécologue obstétricien

Ces troubles peuvent se manifester par une insensibilité au niveau du clitoris, qui est pourtant une zone érogène avec plus de 10 000 terminaisons nerveuses. Certaines femmes, même sans avoir subi d’excision, sont naturellement insensibles dans cette région. Pour d’autres, les séquelles de l’excision, où la partie visible du clitoris est enlevée, entraînent une incapacité à être correctement stimulées.

Le spécialiste de la santé des femmes mentionne également le syndrome génital persistant, un trouble où les femmes sont en excitation constante, indépendamment de tout stimulus sexuel, à cause d’un engorgement sanguin dans les cavernes du clitoris. Cela provoque une érection du clitoris et une lubrification vaginale involontaire. Par ailleurs, certaines femmes sont hypersensibles et réagissent par une sécrétion vaginale au moindre stimulus. Ces troubles affectent considérablement la sexualité féminine.

Selon Dr Kaboré, la culture joue un rôle dans la perception de la sexualité féminine. Avec l’occidentalisation et une plus grande ouverture des sociétés, les tabous tombent peu à peu. Cependant, beaucoup de femmes ignorent encore l’anatomie de leur sexe, car traditionnellement, celui-ci est considéré comme sacré et tabou.

Or, une érection féminine bien gérée peut pourtant aider la femme à atteindre l’orgasme plus facilement. Contrairement au pénis, qui peut atteindre une érection en quelques secondes, le clitoris peut nécessiter 20 à 30 minutes pour une érection optimale. D’où l’importance des préliminaires pour les femmes avant l’acte sexuel.

Il faut noter aussi que le stress et d’autres facteurs influencent également l’acte sexuel. Chez la femme, comme chez l’homme, le cerveau est le premier organe sexuel. Mais contrairement à l’homme, la femme a besoin de se sentir rassurée pour se concentrer sur l’acte. Toute émotion, même minime soit-elle, peut inhiber le réflexe sexuel chez la femme. De plus, des problèmes de santé comme l’hypertension, le diabète, ou la ménopause peuvent affecter la qualité de l’érection féminine.

Dr Kaboré souligne l’importance de prendre en compte ces aspects pour mieux comprendre et améliorer la sexualité féminine.

Madina Belemviré

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