Mastu.rbation : Quand le rendez-vous avec la main s’invite même après l’amour
La masturbation. Sujet piquant qui, s’il peut paraître tabou pour certains, n’en demeure pas moins une étape essentielle de la découverte de soi. Mais avant d’aller plus loin, on explique même clairement ce qu’est la masturbation : il s’agit de l’art de se procurer du plaisir en stimulant ses organes génitaux soi-même. C’est un peu comme devenir son propre masseur personnel, une aventure intime qui permet d’explorer ses sensations et de comprendre ce qui nous fait vibrer.
Dès l’adolescence, c’est le premier rendez-vous intime avec son propre corps. Un peu comme un premier rendez-vous galant où l’on apprend à connaître ses goûts et ses sensations, la masturbation à cet âge est une aventure d’exploration.
Mais que se passe-t-il quand l’adolescence s’éclipse pour laisser place à l’âge adulte ? Alors que la masturbation devrait rester un moment de découverte ponctuelle, elle peut, pour certains, se métamorphoser en une habitude bien trop régulière, voire en un substitut aux échanges intimes du couple.
Imaginez, vous venez de partager un moment de tendresse avec votre partenaire, et au lieu de savourer la complicité du post-coït, l’un d’entre vous, furtif, se retirer pour « frapper ahoco », c’est-à-dire finir le boulot en solo, en se confiant à sa fidèle main pour parfaire le plaisir. Oui, vous avez bien lu. Même après avoir fait l’amour, certains préfèrent s’en remettre à eux-mêmes, transformant ainsi la relation intime en une sorte de double vie.
Le psychologue clinicien, M. Clément Lankoandé, ne mâche pas ses mots lorsqu’il évoque cette « dérive« . Pour lui, quand la masturbation s’installe en lieu et place de l’échange à deux, elle devient le signe d’une frustration non résolue, une « compensation » qui, à force de ritualiser le geste, risque fort de s’installer comme une dépendance. C’est un peu comme refuser de passer de la bicyclette enfantine à la voiture pour mieux explorer la route de la vie. Mignon, certes, mais pas vraiment la solution pour avancer.
Mais alors, pourquoi certains y restent-ils accrochés ? Parfois, la masturbation devient un refuge pour ceux qui n’arrivent plus à s’épanouir dans leur vie de couple. On imagine, par exemple, un mari qui, après une journée éprouvante, opte pour le confort discret de sa main plutôt que pour un moment passionné avec son épouse.
Et que faire alors ? Avant tout, il faut reconnaître qu’un problème existe. La sexualité adulte, selon M. Lankoandé, doit être l’aboutissement d’une exploration sincère et partagée. Si l’on se retrouve à préférer les rendez-vous en solo au détriment des échanges amoureux, il est temps de se poser les bonnes questions. Peut-être faut-il redonner une nouvelle saveur à l’intimité du couple, essayer de raviver la magie de l’autre, plutôt que de laisser la routine s’installer et transformer le plaisir partagé en simple formalité.
Messieurs, mesdames, si la masturbation devient un substitut aux échanges amoureux, c’est un signe qu’il est temps de faire une pause. Avant donc de vous réfugier dans le cocon discret de votre main même après un passage à l’acte en duo, osez explorer, dialoguer et redonner la vie à vos rendez-vous amoureux. Après tout, rien ne vaut la magie de deux corps en harmonie pour faire de chaque instant un moment unique et savoureux.
Madina Belemviré
