Naître avant l’heure : Le CHUP-CDG en première ligne pour sauver les prématurés
Ce jeudi 19 décembre 2024, le Centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles de Gaulle (CHUP-CDG) célèbre en différé la Journée mondiale de la prématurité sous le thème : « Plus de 13 millions de bébés naissent prématurément chaque année. Accès à des soins de qualité partout ! » . Une thématique qui résonne comme un cri d’alarme et un appel à l’action pour réduire les inégalités en matière de soins maternels et néonatals.
La prématurité, principale cause de décès chez les enfants de moins de cinq ans, reste un défi mondial. Chaque année, elle prive des millions de familles de la joie de voir leurs enfants grandir. Et lorsque ces bébés survivent, beaucoup gardent des séquelles dues à des soins inadéquats, ce qui entraîne souvent des handicaps permanents.
Un bébé est considéré comme prématuré lorsqu’il naît avant 37 semaines d’aménorrhée, soit avant 8 mois et demi de grossesse. Une fragilité qui exige des protocoles de soins spécifiques et une vigilance constante. Pourtant, au Burkina Faso comme ailleurs, les défis restent immenses.
Au Burkina Faso, les décès de prématurés représentent 45 % de la mortalité infantile. Entre 2019 et 2023, le nombre de prématurés hospitalisés au CHUP-CDG a connu une augmentation constante, atteignant déjà 723 hospitalisations en 2024, dont 236 concernent des prématurés.
Depuis 2016, la gratuité des soins et l’ouverture du centre de néonatalité en 2019 ont marqué des progrès significatifs. La Directrice générale du CHUP-CDG, Cyrille Priscille Kaboret/Ouédraogo, n’a pas manqué de saluer l’exemplaire exemplaire de tout le personnel du centre : « Depuis le professeur jusqu’aux agents de nettoyage, vous effectuez un travail remarquable. Gérer les tout-petits, surtout les prématurés, exige des protocoles stricts que vous respectez rigoureusement. Votre engagement inspire confiance aux mamans, qui n’hésitent pas à vous confier leurs enfants. »

Selon le Dr Aïcha Belemviré, médecin pédiatre, il est essentiel d’agir en amont en particulier les facteurs de risque modifiables. Parmi eux, on retrouve les grossesses précoces ou tardives, le manque de soins prénataux, la malnutrition chez la mère, les infections durant la grossesse comme les IST ou le paludisme, ainsi que les habitudes néfastes comme le tabagisme, la consommation d’alcool ou de drogues. Le stress, le manque de soutien social et les violences domestiques aggravent également les risques. Prévenir ces facteurs permettant de réduire considérablement le nombre de naissances prématurées et leurs conséquences dévastatrices.

La Journée mondiale de la prématurité, portée par un mouvement global, rappelle l’importance de sensibiliser à l’impact des naissances prématurées sur les familles et la société.
Le CHUP-CDG, en première ligne de ce combat, appelle à une mobilisation renforcée pour garantir que chaque bébé, où qu’il naisse, bénéficie des soins de qualité qu’il mérite. En assurant des soins adaptés dès la naissance et un suivi à long terme, il est possible non seulement d’augmenter les chances de survie des prématurés, mais aussi de leur offrir une meilleure qualité de vie future.
Madina Belemviré