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Quand la vie change en une phrase : « Madame, vous avez le cancer du sein »

Elle était venue pour un simple contrôle. Rien d’inquiétant, pensait-elle. Juste un examen de routine, comme on en fait mille. Et puis, le silence du médecin, ce regard qui baisse, ces mots qui tombent, lourds comme des pierres « Vous avez un cancer du sein. »

À cet instant précis, le monde se fige. Le cœur s’emballe, la gorge se noue. On n’entend plus rien, on ne comprend plus rien. Le sol se dérobe sous les pieds. Sidération, c’est le mot qu’utilise la psychologue clinicienne Mariama Sarah Kabore/Bila. « C’est comme si tout s’arrêtait à l’intérieur. Les émotions se bousculent, on ne réalise pas tout de suite. On perd ses repères. »

Mariama Sarah Kabore/Bila, psychologue clinicienne

Et puis vient la peur. Peur du traitement, peur du changement, peur du regard des autres. Certaines femmes s’enferment dans le silence, d’autres s’effondrent en larmes. Toutes, à leur manière, cherchent à comprendre comment continuer à vivre avec cette nouvelle réalité.

C’est ici que le soutien psychologique devient une bouée. Car le cancer n’attaque pas seulement le corps, il touche aussi le mental, l’identité, la confiance en soi. « Le soutien psychologique aide la femme à exprimer ce qu’elle ressent, à donner du sens à ce qu’elle traverse, à trouver en elle des forces qu’elle ne soupçonnait pas », explique la psychologue. Ce n’est pas seulement parler, c’est se reconstruire de l’intérieur.

Et cet accompagnement ne s’arrête pas à la patiente. Les proches jouent un rôle essentiel. Écouter sans juger, encourager sans étouffer, être là simplement. « Un mot bienveillant, un regard plein d’amour, c’est parfois plus fort que n’importe quel médicament », confie encore Kabore/Bila Mariama Sarah.

Mais il reste un obstacle, la peur du mot “psy”. Dans beaucoup d’esprits, consulter un psychologue, c’est avouer une faiblesse. « On pense encore que c’est une affaire de “fous” ou de “blancs” », déplore-t-elle. Pourtant, c’est tout le contraire. Aller voir un psychologue, c’est un acte de courage, un pas vers la guérison complète.

À toutes celles qui affrontent cette épreuve, la psychologue leur dit simplement « Vous n’êtes pas seules. Il y a de l’aide, de l’écoute, et surtout de l’espoir. Acceptez le traitement, prenez soin de votre santé mentale, et souvenez-vous, la vie continue, autrement, mais elle continue. »

Parce qu’après le choc, il y a la lumière. Parce qu’après la peur, il y a la force. Et parce qu’au cœur du mot “cancer”, il y a encore ce mot, vie.

Madina Belemviré

 

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