Spécial 8 mars 2021 : « Pour moi, le féminisme c’est accompagner les autres femmes à réaliser leur projet, leur carrière » Pr Blandine Bonané/Thiéba

Pr Blandine Bonané/Thiéba, Chef de département de gynécologie obstétrique

Pr Blandine Bonané/Thiéba est enseignante-chercheure et chef du département Obstétrique de l’Unité de formation et de recherches en Sciences de la santé de l’Université Joseph KI-ZERBO. Chef de service de gynécologie obstétrique au CHU Yalgado Ouédraogo, elle a été aussi la présidente de la Société des gynécologues et obstétriciens du Burkina (SOGOB). Zoom sur cette femme au parcours exceptionnel qui fait parler d’elle dans le domaine de la gynécologie obstétrique.

Pr Blandine Bonane/Thiéba est une icône qui inspire aujourd’hui de nombreuses jeunes filles. Gynécologue-obstétricienne de formation, Pr Thiéba pense qu’il est difficile pour une femme de réussir parce qu’elle est souvent mise au bas de l’échelle. « Mais il faut se battre, avoir la volonté de réussir, être déterminé, travailler et savoir se priver des choses parfois inutiles », renchérit-elle. Des sacrifices qui ont porté fruit et qui ont permis à l’ancienne présidente de la Société des gynécologues et obstétriciens du Burkina (SOGOB) de se faire un nom dans le domaine de la santé.


Sa réussite, Pr Thiéba la doit aussi au soutien de sa famille, en l’occurrence, celle de son mari qui a su se montrer compréhensif et attentif durant toutes ces années. « Il y a eu des moments où mon mari avait beaucoup de consultations à l’extérieur mais dès qu’il rentrait à la maison, il assurait l’éducation des enfants pour me permettre de m’épanouir professionnellement », se souvient-elle. Même si elle reconnaît n’avoir pas toujours été présente comme le souhaitent son époux et ses enfants, la spécialiste des questions de la femme et de l’enfant s’évertue aujourd’hui à leur donner tout ce qu’elle peut pour combler cette absence.


Sa vision du féminisme
Le féminisme est un mouvement qui permet, selon la gynécologue obstétricienne, de revendiquer certains droits que la femme n’a pas encore. Mais il faut savoir les revendiquer sans crier, insiste-elle. « Sortir, aller se battre, ce n’est pas ça qui fait de nous des féministes. Pour moi, le féminisme c’est accompagner les autres femmes à réaliser leur projet, leur carrière », soutient Pr Thiéba.


Abordant la question d’égalité des sexes, la gynécologue estime qu’il faut plutôt parler de complémentarité : « Je pense qu’on doit parler de complémentarité parce que si on devait être égal, on devait être du même sexe. Chaque sexe a son rôle à jouer dans la vie. Ce n’est pas parce qu’on est femme qu’on ne peut pas faire un travail d’homme. Il n’y a pas de métier d’hommes et de femmes. La preuve, les grands cuisiniers sont des hommes. »


En rappel, pour l’obtention de son diplôme de docteur d’Etat, c’est en neurologie que Pr Thiéba a soutenu sa thèse. Bien que le service soit intéressant, Pr Thiéba dit être déçue par le taux de guérison. C’est ce qui l’a d’ailleurs conduit vers la gynécologie où elle estime qu’il y a plus de joie.
Ce pur produit de l’Université Cheick Anta Diop de Dakar a regagné la mère patrie en 1999 avec la chance d’être appelée comme assistante auprès du Pr Bibiane Koné qui préparait son admission à la retraite. Cette dernière lui offrira l’opportunité de cheminer avec le Pr Lankoandé Akotionga qui la conduit d’assistante en maître assistante. Six ans plus tard, Blandine Bonané/Thiéba intègre, par concours, l’agrégation du CAMES et fut titularisée en 2011.


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