Pr. Bertin Priva Ouédraogo : ou l’histoire émouvante d’un amour pour l’ORL
Il est professeur titulaire en ORL et en chirurgie cervico-faciale à l’Université Joseph Ki-Zerbo. Par ailleurs, il est président de la Société burkinabè d’ORL et de chirurgie cervico-faciale. Professeur Bertin Priva Ouédraogo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est Chef de service de chirurgie et spécialités chirurgicales au CHU de Tengandogo. Dans un entretien qu’il a bien voulu nous accorder, nous avons découvert un Burkinabè qui aime son travail, courageux et disponible. Aux jeunes générations il demande de combattre le bon combat et d’éviter les raccourcis. Portrait.
La question de savoir qu’est-ce qui l’a motivé à devenir médecin ORL ? La réponse est sans ambages : « J’ai spontanément aimé l’ORL ». Et son histoire justifie ce penchant. En effet, quand il était étudiant, en sixième année de médecine, alors qu’il avait le choix entre plusieurs services pour faire un stage, il a choisi l’ORL. Entre autres, dit-il parce que « j’ai apprécié l’ambiance de travail ». Une relation de travail qui a joué sur le choix du sujet de sa thèse : La Pédiatrie et l’ORL. Une proposition qui lui a d’ailleurs été faite par l’un de ses maîtres, le Pr Ouattara Maïmouna.
Même médecin généraliste en 1997, il pensait que biens de raisons allaient l’éloigner de l’ORL. Mais que nenni. En effet, quelques années plus tard, quand il a opté de faire une spécialisation qui lui permet de faire de la chirurgie, sans se déconnecter de la pratique médicale au quotidien, l’ORL lui est encore revenu à l’esprit et il a été davantage convaincu par le Pr. Ouoba Kampadilemba que cette voie était la meilleure.
Depuis que le professeur Bertin P. Ouédraogo a commencé à exercer la médecine générale en 1998, juste une année après sa thèse, après être passé par le Centre Muraz de Bobo-Dioulasso, il a su maintenir intact son amour pour l’ORL jusqu’à maintenant. Il est d’ailleurs le président de la Société burkinabè d’ORL.
En rappel les objectifs de cette société s’articulent autour de 4 axes principaux. Il s’agit de promouvoir des soins ORL de qualité pour la population, d’assurer la formation continue des membres de la société, d’offrir à ses membres un cadre d’expression scientifique en organisant des congrès, de promouvoir la recherche scientifique en matière d’ORL et de chirurgie cervico-faciale et d’entretenir des relations avec les autres sociétés ORL au niveau de l’Afrique et au niveau du monde entier.
Les difficultés, le professeur en rencontre au quotidien. Elles sont essentiellement de deux ordres : la demande importante des patients en termes de soins ORL et l’insuffisance de plateau technique que les médecins et les attachés de santé en ORL rencontrent quel que soit le niveau d’exercice.
Toujours prompte à répondre aux préoccupations des patients et à encadrer les plus jeunes, le professeur Bertin Priva Ouédraogo recommande à ces derniers d’accepter faire des sacrifices, de se fixer des objectifs tout en se donnant les moyens de les atteindre.
Pour anecdotes, il se souvient que de Cotonou à la France où il a été reçu pour un stage de perfectionnement où il a dû s’armer de courage pour être à la hauteur des missions qui lui ont été assignées. Le professeur dit qu’il n’entrevoyait pas ce qui l’attendait jusqu’à ce qu’il soit face aux équipements impressionnants à maitriser en un laps de temps avec un horaire de travail assez inhabituel.
« J’étais perdu au début car quelqu’un qui débarque de l’Afrique noire en France en hiver, il fallait d’abord s’adapter à son environnement, à l’aspect social et relever les défis que l’hôpital m’avait confiés. Mais comme des gens ont placé leur confiance en moi, je ne pouvais pas reculer ni décevoir. Il fallait que je sois à la hauteur. Dieu merci, le stage s’est bien passé. Même si j’ai vécu un stress que je n’ai pas vécu de tout mon parcours, l’expérience en valait la peine. Elle m’a formée, j’ai dû puiser dans mes réserves, mais au finish, j’étais satisfait ».
Sibzoure