Choléra: les mesures préventives pour l’éviter

Le choléra est une maladie diarrhéique aiguë, très contagieuse, causée par une bactérie appelée Vibrio cholerae. Eu égard à son mode de transmission, on l’appelle aussi maladie des « mains sales ». Tout savoir sur les modes de transmission, les manifestations, la prise en charge et la prévention de cette maladie avec le Dr Mikaila Kaboré, médecin infectiologue.

Comment peut-on contracter le choléra ?

On peut contracter la maladie en buvant de l’eau ou en mangeant des aliments contaminés par la bactérie à l’origine du choléra. Certains liquides biologiques du malade sont également contagieux tels que les vomissures et les selles.

Il existe deux sérogroupes O1 et O139 habituellement mise en évidence dans les épidémies. Le sérogroupe O1 qui a été responsable des deux cas de choléra détectés récemment à l’Est du pays.

Comment se manifeste la maladie ?

Quelques heures voire jusqu’à une semaine après avoir consommé des aliments ou de l’eau contaminée par la bactérie du choléra, il peut arriver qu’une personne fasse la maladie de façon bénigne et parfois même sans symptôme apparent.

Mais dans près d’un cas sur dix, la maladie peut être sévère. Dans ce cas, elle se manifeste par une diarrhée de survenue brutale avec des selles très abondantes, liquidiennes et un aspect qui peut ressembler à l’« eau de riz ». A cette diarrhée peut s’associer des vomissements et des maux de ventre. Rapidement une déshydratation sévère s’installe pouvant aller jusqu’à un état de choc.

Si rien n’est fait, on peut assister au décès du malade en quelques heures voire quelques jours.

Comment se fait la prise en charge du choléra ?

Heureusement, sa pris en charge est bien connue des agents de santé et accessible quelque soit la localité. Il s’agit simplement de bien remplacer les pertes hydriques par une réhydratation conséquente et une prise d’antibiotiques actifs sur le germe afin de diminuer la durée de la diarrhée et aussi la durée du portage (évitant ainsi la dissémination des vibrions).

Comment se fait la prévention du choléra ?

Les mesures de prévention et de contrôle du choléra sont à la fois collectives et individuelles.

Elles nécessitent une implication communautaire gage d’une adhésion et une bonne réussite en cas d’épidémie.

De façon collective, il faut :

– Une bonne prise en charge des malades dans un centre de santé afin de rompre la chaine de transmission,
– Sensibiliser les populations en particulier celles qui vivent dans la zone où sévit la maladie ainsi que les zones à risque (en pensant aux personnes déplacées internes),
– S’assurer d’un apport en eau potable dans ces lieux,
– Eviter autant que possible l’utilisation d’engrais humains non recyclés,
– Lutter contre le péril fécal par la construction et l’utilisation adéquate des toilettes.

Ensuite de façon individuelle, il faut :

– Laver régulièrement les mains à l’eau propre et au savon, surtout avant de se mettre en cuisine, avant de manger et après être allé aux toilettes;
– Laver soigneusement les fruits et légumes avec de l’eau propre et du savon avant consommation,
– En cas d’absence de source courante d’eau potable, utiliser les recommandations permettant de rendre l’eau potable telles que       * Faire bouillir l’eau pendant environ une minute et laisser refroidir avant de boire,
* Javéliser l’eau de boisson grâce aux comprimés de chlore vendus dans le commerce (en respectant les consignes édictées).
* Les désinfectants à base de solution hydroalcoolique sont aussi efficaces d’utilisation en absence d’eau et de savon.

– Les matières fécales des enfants doivent être éliminées de manière hygiénique afin de ne pas contaminer l’eau de boisson et la nourriture.

Il faut noter que ces mesures sont valables pour le choléra mais aussi les autres maladies transmissibles favorisées par la mauvaise hygiène alimentaire et le péril fécal.

Il existe par ailleurs des vaccins préqualifiés par l’Organisation mondiale de la santé et permettant leur utilisation en cas de flambée épidémique ou de voyage en zone endémique du choléra. Ils sont administrés par voie orale et sont non obligatoires. Quatre sont bien connus à savoir Euvichol®, Vaxchora®, Shanchol® et Dukoral®. Leur durée de protection n’excède pas trois ans mais le taux de protection peut atteindre 90%.

Madina Belemviré

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