Dakar 2024 : Les médias au front contre les violences faites aux femmes et aux filles

Du 4 au 7 décembre 2024, Dakar est le théâtre d’un évènement majeur pour l’Afrique. Un forum consacré à l’autonomisation des femmes et des filles, et à la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG). Cette rencontre réunissant des acteurs des médias, des organisations internationales et des autorités gouvernementales ne se contente pas de discuter des problèmes, elle cherche à transformer la réalité. En Afrique de l’Ouest et du Centre, une femme sur trois subit des violences basées sur le genre, des statistiques qui ne peuvent plus être ignorées. 

Le constat est accablant. Les mutilations génitales féminines, les violences domestiques et autres formes d’abus sont devenues des phénomènes trop courants, faisant de la lutte contre les VBG une priorité absolue. Mais au-delà des chiffres, il s’agit de vies humaines, de femmes et de filles dont les droits sont constamment bafoués. Des droits qui, selon Oumar Samb, conseiller technique N°1, du ministère de la Famille et des Solidarités, sont essentiels non seulement pour la justice sociale, mais aussi pour le progrès économique et social de l’Afrique. L’autonomisation des femmes est un levier crucial dans la construction d’un avenir durable pour le continent.

Oumar Samb, conseiller technique N°1, du ministère de la Famille et des Solidarités

Ce forum organisé par le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN) en partenariat avec ONU Femmes intervient dans le cadre de la campagne annuelle des 16 jours d’activisme contre la violence à l’égard des femmes. Cette campagne internationale, qui commence le 25 novembre (Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes) et se termine le 10 décembre (Journée des droits humains), avec l’accent sur l’importance de lutter contre cette violence, considérée comme la violation des droits humains la plus répandue dans le monde.

Le président du REMAPSEN, Youssouf Bamba, a souligné l’importance du rôle des médias dans cette lutte : « L’un des grands défis auquel nous faisons face est de mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles. Ces violences prennent plusieurs formes, allant des violences physiques et sexuelles aux mutilations génitales féminines, en passant par les mariages précoces et les abus psychologiques. Il est essentiel que les médias africains jouent un rôle de premier plan dans la dénonciation de ces violences et dans la promotion de l’autonomisation des femmes. Nous, les médias, avons la capacité de changer les mentalités, de sensibiliser et de créer un environnement où les femmes et les filles peuvent vivre sans crainte, dans le respect de leurs droits. »

Youssouf Bamba, Président du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN)

Cette intervention s’inscrit dans un forum qui ne se contente pas de dresser un état des lieux des violences, mais cherche des solutions concrètes et efficaces pour y remédier. Les médias ont un rôle primordial à jouer dans ce processus, en sensibilisant les populations et en agissant comme un catalyseur de changement. Arlette Mvondo, la directrice pays de l’ONU-Femmes au Sénégal, a également insisté sur ce point, affirmant que sans une presse forte et engagée, les progrès seraient bien plus lents. Les médias ont la capacité non seulement de rapporter les faits, mais aussi d’influencer positivement les mentalités, de donner une voix aux victimes et de diffuser des messages de résilience et d’espoir.

Ce forum de Dakar n’est pas une simple rencontre, mais un appel à l’action pour tous les acteurs impliqués dans la lutte pour l’égalité des sexes et la protection des droits des femmes. Pour cela, il est nécessaire que les promesses faites au cours de ce forum se traduisent par des actions concrètes sur le terrain. Les médias, en particulier, ont une responsabilité essentielle pour éveiller les consciences et mener cette bataille .

Madina Belemviré

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