Gratuité des soins : 131 millions de prestations et 287 milliards investis depuis 2016
Depuis 2016, la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans a changé des vies au Burkina Faso. Avec plus de 131 millions de prestations réalisées, cette mesure ne cesse d’innover pour sauver davantage les mères et les enfants. Mais à quel prix et avec quels défis à relever ?
Un bébé en bonne santé, une mère rassurée, une communauté plus forte. C’est le pari que le gouvernement burkinabé a fait en lançant, en 2016, la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans. Huit ans plus tard, les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 131 millions de prestations enregistrées et un impact significatif sur la mortalité maternelle et infantile.
Le ratio de mortalité maternelle, par exemple, a chuté de 330 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2015 à 198 décès pour 100 000 en 2021. À ce jour, le coût total des prestations liées à la gratuité des soins s’élève à plus de 287 milliards de francs CFA , dont plus de 238 milliards de francs CFA déjà réglés par le gouvernement. Pour l’année en cours, ce sont encore 25 milliards de francs CFA qui seront injectés pour continuer à offrir ces services vitaux. Aujourd’hui, cette mesure atteint un taux de couverture de 82,85 %.
Pour renforcer ces acquis, des innovations majeures ont été introduites, soutient le ministre de la Santé, le Dr Robert Kargougou, comme la digitalisation des feuilles de soins. Une initiative qui, selon le ministre, a drastiquement réduit les coûts liés à la gestion des prestations gratuites. Autre avancée, la dispensation individuelle nominative, qui assure une prise en charge personnalisée au lit du malade.

Mais tout n’est pas rose. La disponibilité des médicaments reste un défi majeur, selon le ministre Kargougou, notamment dans les zones rurales. De la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques (CAMEG) aux centres de santé les plus reculés, le chemin est encore semé d’embûches. Pourtant, le gouvernement persiste, injectant chaque année des milliards de francs CFA pour assurer la pérennité du programme.
Outre les soins essentiels, cette gratuité s’élargit à d’autres domaines : soins communautaires, planification familiale, radiothérapie, prise en charge des personnes vivantes avec le VIH, et même cliniques mobiles. Une approche intégrée qui vise l’objectif ultime : la couverture sanitaire universelle d’ici 2030.
Lors de la huitième rencontre-bilan tenue le jeudi 12 décembre 2024, les acteurs et partenaires techniques et financiers ont échangé sur les défis à relever et les perspectives. Tous s’accordent à dire que cette politique est une avancée majeure pour la santé publique au Burkina Faso, mais qu’elle doit s’accompagner d’une gestion encore plus transparente et efficace.
Madina Belemviré
Source photos: DCRP/Santé