Démangeaison anale: la candidose responsable d’environ 10 à 15 % des causes (Dr KOEFI)

Le prurit anal ou démangeaison anale est une sensation qui provoque l’envie pressante de se gratter l’anus (marge et/ou canal) et la zone qui l’entoure. Motif fréquent de consultation fréquent aussi bien en gastroentérologie qu’en médecine générale, en dermatologie et en gynécologie, le prurit anal touche tout le monde, de l’enfant à l’adulte, tous les deux sexes confondus. Tout savoir sur les causes avec le Dr Hassane KOEFI 1er Jumeau, hépato-gastro-entérologue, DIU en proctologie médico-instrumental.

Quelles sont les causes  du prurit anal ?

Les causes sont nombreuses et très diverses. Cependant, dans 25 à 75 % des cas, aucune cause n’est retrouvée. On parle alors de prurit anal essentiel ou idiopathique.

Comme étiologies, nous avons :

– Les étiologies proctologiques : habituellement, toute pathologie proctologique responsable de suintements anaux et de difficultés à l’essuyage peut donner un prurit anal. Dans ce cas, le prurit est rarement isolé et s’accompagne d’autres symptômes qui peuvent orienter le diagnostic.

Nous pouvons citer comme pathologie proctologique, la maladie hémorroïdaire, les suppurations anales dues aux fistules et fissures infectées, les suintements fécaux (dus à des troubles sphinctériens).

Les étiologies infectieuses : les infections pparasitaires tels l’’oxyurose, la gale.

Les mycoses : la candidose est au premier plan et responsable d’environ 10 à 15 % des causes du prurit anal. Les facteurs favorisants sont multiples comme le diabète sucré, l’obésité, l’antibiothérapie, un déficit immunitaire, l’abus de corticoïdes locaux ou de savons acides, le manque d’hygiène, la transpiration et/ou la macération.

Les infections bactériennes

Les infections virales : les condylomes dues à l’infection par papillomavirus humains, est alors la cause la plus fréquente, également l’herpès génital.

Les étiologies dermatologiques : le psoriasis inversé, l’eczéma péri-anal, le lichen plan, le lichen scléreux, la dermite séborrhéique, le pemphigus bénin familial sont entre autres des causes de prurit, et pour chaque étiologie en plus du prurit il y a d’autres signes qui orientent.

Les étiologies tumorales : les lésions tumorales, qu’elles soient bénignes ou malignes, peuvent se manifester par un prurit anal qui passe souvent au second plan par rapport à d’autres symptômes associés.

Les étiologies uro-gynécologiques : du fait de la proximité de la sphère urogénitale, une augmentation de sécrétions vaginales (femme enceinte), des leucorrhées infectieuses ou une incontinence urinaire peuvent donner un prurit anal. La xérose (sècheresse) cutanéomuqueuse de la femme ménopausique, liée à une insuffisance hormonale, peut également se manifester sous la forme d’un prurit.

Les étiologies médicamenteuses : les traitements locaux, nombreux et disponibles le plus souvent en vente libre, peuvent induire des lésions cutanéomuqueuses et un prurit anal. La difficulté dans ce cas est de faire la part entre le symptôme principal qui a induit la consommation de ces traitements et les lésions provoquées par ces traitements. Certains médicaments pris par voie orale peuvent être responsable de démangeaison anale.

Les étiologies alimentaires : certains aliments ont été également mis en cause par le biais d’une modification de la consistance des selles et/ou d’une possible diminution de la pression anale de base, augmentant ainsi le risque de difficulté à l’essuyage et de suintements. Parmi les aliments incriminés, on cite souvent la tomate, le citron, les raisins, la figue, la prune, les épices, les produits laitiers, la moutarde, le chocolat, les cacahouètes et les noisettes. La bière, le vin, les sodas, le café et le thé peuvent également être mis en cause.

Le prurit anal essentiel : lorsqu’aucune cause n’est identifiée, soit la cause initiale a disparu et le prurit anal est alors auto-entretenu par un cercle vicieux local, soit une origine psychogène peut être évoquée mais avec prudence. En effet, des facteurs comme l’anxiété et le stress peuvent indéniablement être des facteurs déclenchants et l’évolution chronique du prurit anal peut altérer la qualité de vie du patient et aggraver davantage son équilibre psychique, ce qui est souvent responsable d’un cercle vicieux difficile à rompre.

Madina Belemviré 

 

 

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