Gaz intestinaux et stress : Quand l’anxiété s’exprime dans le ventre

Deux femmes sur trois sont confrontées aux désagréments des gaz intestinaux, une réalité que le Dr Abdoulaye Sawadogo, médecin gastro-entéro-gastrologue, met en lumière au sein de la population générale. Bien que les études formelles manquent à ce jour pour expliquer la prévalence de ce phénomène chez les femmes par rapport aux hommes, plusieurs pistes suggèrent un lien étroit avec des facteurs psychologiques.

Le stress, le syndrome dépressif et les conflits familiaux émergent comme des déclencheurs potentiels de ces troubles digestifs. Selon le Dr Sawadogo, les femmes semblent présenter une sensibilité digestive plus marquée que les hommes, attribuée à des facteurs tels que les divorces, les viols, des événements douloureux qui occasionnent un stress plus fréquemment constatés chez elles. Ces constats, bien que basés sur des observations cliniques, manquent encore de validation par des études scientifiques.

La grossesse, souvent source de stress, et la période prémenstruelle, marquée par des changements hormonaux, contribuent également aux variations d’humeur et de physiologie chez les femmes.

Dr Abdoulaye Sawadogo, médecin gastro-entérologue

Le stress est défini comme un ensemble de réactions physiques et physiologiques de l’organisme en réponse à une agression soudaine ou à une pression inhabituelle par le psychologue Daouda Kouma. Sur le plan physique, le stress peut se manifester par des douleurs corporelles telles que maux de dos, maux de tête, problèmes articulaires, voire des ulcères, et peut même conduire à la dépression. Sur le plan psychique, l’anxiété, l’irritabilité, l’insomnie, et des perturbations du sommeil sont autant de manifestations possibles.

Dr Daouda Kouma, psychologue

Le Dr Hippolyte SOME, médecin cardiologue au CHU de Tengadogo, souligne que les femmes semblent être plus sujettes au stress, peut-être en raison de la multiplicité de leurs responsabilités. Entre travail, soins, éducation des enfants et travaux ménagers, les femmes se retrouvent souvent débordées. La pression sociale et le regard de la société sur les femmes ajoutent une couche supplémentaire de stress, exposant ainsi les femmes à une plus grande vulnérabilité.

Dr Hippolytte Somé, médecin cardiologue

Pour prévenir ces troubles, le Dr Kouma préconise l’adoption de mesures préventives telles que la pratique régulière du sport, la gestion efficace du programme quotidien, et le soutien d’un réseau social solide.

En résumé, la corrélation entre les gaz intestinaux chez les femmes et le stress, en particulier les facteurs psychologiques, met en évidence l’importance d’une approche holistique pour promouvoir la santé digestive et le bien-être mental des femmes.

Madina Belemviré

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