Sodomie : une pratique sexuelle aux conséquences fâcheuses

La sodomie consiste à une pénétration anale afin d’apaiser une tension sexuelle. Depuis des lustres, la sodomie est décriée par les religieux et justifiée par certains philosophes. Mais cette pratique sexuelle n’est pas sans conséquences. Ce sont d’ailleurs ces inconvénients, au-delà des principes moraux des uns et des autres que bien de femmes désapprouvent la sodomie. Cette pratique est-elle recommandée ? Nos spécialistes donnent leur avis et recommandations.

La sodomie est une pratique « non recommandable » selon le Dr. Romond Sia, hépato-gastro-entérologue, Chef de service de gastro entérologie à l’hôpital Schiphra, car elle peut entraîner souvent des complications graves. Des complications qui se subdivisent en quatre groupes selon lui.

Premièrement, renseigne-t-il, la sodomie peut entraîner de la douleur pour deux raisons : parce que l’anus ne secrète pas de substances naturellement lubrifiantes comme au niveau du vagin, ce qui fait que la pénétration est douloureuse. Aussi, vu que le sphincter anal est un muscle en état de tonus permanent, toute pénétration à ce niveau peut être source de douleur.

En plus de la douleur, la sodomie peut entraîner des infections. En effet, explique Dr Sia, lorsque la pénétration est faite sans préparation, l’anus entraîne une contraction réflexe de défense susceptible de provoquer des microcoupures et des saignements. Et vu que la zone anale est une zone humide où stagnent les matières fécales, cela constitue une porte ouverte aux infections et à une cicatrisation de plus en plus lente et douloureuse.

Egalement, l’anus est tapissé d’un treillis veineux sur lequel pèse le poids de l’abdomen et des organes qui le renferment. Ces veines sont souvent engorgées et facilement sujettes à des dilatations locales. La compression exercée par la pénétration favorise la survenue des hémorroïdes.
Enfin, l’incontinence anale, à savoir la perte de la tonicité du sphincter anal semble la complication redoutable selon le spécialiste. La personne victime à l’entendre, peut expulser du gaz ou des selles de manière involontaire. Cela est d’autant plus important lorsqu’il y a l’utilisation d’objet volumineux de manière brutale ; toute chose qui peut faciliter cette incontinence.

Quels sont les traitements proposés?

Si ce sont les hémorroïdes, internes ou externes, il y a des traitements médicamenteux à travers des laxatifs qui vont mouler les selles pour que la sortie se fasse facilement. Il y a aussi certains médicaments qui vont augmenter la tonicité des vaisseaux et d’autres médicaments qui peuvent entraîner une anesthésie de la marge anale pour calmer la douleur. En plus du traitement médicamenteux, précise le spécialiste, on peut avoir un traitement chirurgical, surtout dans le cas de l’incontinence anale.

Les complications physiques les plus importantes de ces actes portent sur le sphincter anal et la majeure partie des personnes pratiquant cette sexualité perde la fonctionnalité de ce sphincter. Selon le Dr Mamadou Windsouri, spécialiste en chirurgie générale et viscérale au Centre hospitalier universitaire de Tingandogo, souvent les blessures au niveau de la marge anale poussent certaines personnes à consulter, soit parce qu’elles ont mal à l’anus soit parce qu’elles n’arrivent plus à retenir les gaz ou les selles.
L’incontinence anale qui résulte de la lésion du sphincter anal nécessite une réparation chirurgicale du sphincter anal, explique Dr Windsouri. C’est une chirurgie compliquée qui demande souvent une anesthésie locorégionale ou une anesthésie générale. Elle consiste à réparer les fibres musculaires circulaires du sphincter anal qui sont le plus souvent atteintes afin de les remettre sous tension pour permettre leur continence. Sur les cas qu’ils ont déjà reçus, le spécialiste en chirurgie générale et viscérale répondra que généralement, les gens ne disent pas que c’est à la suite de pratique sexuelle : « On a reçu des cas, mais relevant bien souvent de personnes venant de l’extérieur qui consultent parce qu’elles ont des difficultés à retenir les selles. C’est après examen qu’on se rend compte qu’il y a un traumatisme au niveau des sphincters qui nécessite réparation. Ce sont des cas rares ».
Après la chirurgie, foi du Dr Windsouri, la personne peut faire ses selles normalement. Au début, c’est douloureux, parce que lorsque le muscle traumatisé se contracte, ça génère de la douleur. Mais dit-il, petit à petit, le muscle se relaxe et la personne arrive à faire ses selles.
Concernant la cicatrisation, elle est lente et peut durer plus de quatre, voire six semaines. « Mais il y a une rééducation fonctionnelle qui doit se faire après parce que la personne doit apprendre à contracter les muscles du sphincter. Le plus souvent au bout de six à huit semaines, la fonctionnalité peut revenir », a-t-il déclaré.
Le risque zéro n’existe pas en chirurgie, Dr Windsouri a noté qu’en dehors des problèmes propres à l’anesthésie et ceux inhérents à toute chirurgie, un échec ou une récidive peut survenir à la suite du traitement chirurgical. « S’il y a une infection locale on peut avoir une récidive, c’est-à-dire que le sphincter ne sera pas continent. Mais si l’infection se généralise à tout l’organisme cela peut conduire au décès du patient », a-t-il noté.

Madina BELEMVIRE 

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