Hypoglycémie : Comment reconnaître les signes ?

L’hypoglycémie se définit comme la baisse du taux de sucre, à savoir le glucose dans le sang accompagnée ou non de symptômes. Lorsqu’on fait un dosage par la prise de sang, on se retrouve avec une glycémie qui est inférieure à 0,6 gramme par litre (g/l) ou 3,3 mmol par litre. Le seuil de perception d’une hypoglycémie à travers des manifestations cliniques est variable d’une personne à une autre. L’hypoglycémie est une urgence médicale qui nécessite une correction rapide. Comment reconnaître ses manifestations ? Les réponses dans cet article avec le Dr Lassina SERE, médecin interniste au CHU de Tengandogo. 

Quels peuvent être les symptômes d’une hypoglycémie?

Les symptômes qui se présentent ne sont pas spécifiques seulement à une hypoglycémie. Dans le cas d’une hypoglycémie, les symptômes évoluent selon trois stades :

Le premier stade, ce sont les signes du début. C’est ce que nous appelons les signes de la réponse adrénergique. En cas d’hypoglycémie, l’organisme va réagir par la sécrétion des hormones comme l’adrénaline et autres pour essayer de façon intrinsèque de corriger cette hypoglycémie. L’action de ces hormones va engendrer les signes. La personne peut présenter des palpitations avec accélération du rythme cardiaque (tachycardie), des tremblements au niveau des extrémités des mains et des pieds, des sueurs profuses. Elle peut aussi ressentir une faim douloureuse appelée fringale avec parfois des crampes abdominales. Si la correction n’est pas faite à ce stade, l’hypoglycémie va s’aggraver et le patient va passer à un autre stade qui est le deuxième stade.

Au deuxième stade, il y a apparition des signes du manque du glucose dans les cellules du cerveau appelés signes de neuroglucopenie. Ces signes sont liés à une souffrance cérébrale au niveau de sa partie corticale. Le glucose est la source d’énergie des cellules du cerveau et en cas de baisse du taux de glucose, la personne peut présenter :

– des troubles intellectuels à savoir un trouble de la mémoire, un trouble de la parole avec des paroles incohérentes, ou une difficulté à se concentrer sur une activité en cours d’exécution,

– des troubles du caractère qui sont marqués par une irritabilité, une agressivité ou un désintérêt à tout ce qui se passe autour de lui,

– des troubles sensoriels comme des hallucinations olfactives (elle voit des objets ou scènes qui n’existent pas ou ne sont pas réels) ou une diplopie (vision double),

– des troubles neurologiques comme des céphalées, des vertiges, des paresthésies qui sont des sensations de fourmillement au niveau des extrémités des mains, des pieds et autour de la bouche, voire une paralysie d’un membre (monoplégie) ou de la moitié du corps (hémiplégie).

Le troisième stade est une aggravation de la souffrance cérébrale touchant la structure sous-corticale. C’est le stade de coma. Ce coma peut survenir de façon brutale ou précédé des signes des deux stades qui sont passés le plus souvent inaperçus ou mal géré. La personne dans le coma, est souvent agitée et présente parfois des convulsions et des sueurs profuses.

Rachid Sow

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