Immigration : les soins médicaux font partie des principales destinations des fonds reçus par les ménages (Enquête ISPP)

Une enquête quantitative sur la migration dans le couloir Burkina Faso- Côte d’Ivoire réalisée entre le 25 octobre et le 26 novembre 2020 auprès de 3841 ménages par l’Institut supérieur des sciences de la population (ISPP), a montré qu’il n’y a pas de différence de santé entre les enfants left behind (enfants dont l’un des parents biologique est en Côte d’Ivoire) et les enfants non left behind (enfants dont les parents ont immigré). 

Des résultats de cette enquête qui ont été présentés à l’AJC/PD le vendredi 4 mars, il ressort que 6,1% des enfants filles left behind (enfant dont l’un des parents biologique est en Côte d’Ivoire) ont connu un problème de santé contre 3,9% des enfants garçons left behind. « 5,5% des enfants left behind de père connaissent plus de problème de santé ou de comportement contre 3,7% pour les autres types de left behind, à savoir les enfants dont les deux parents biologique ou la mère ont immigré», a souligné Dr Gabriel Sangli.

Cette enquête a également révélé que les soins médicaux font partie des principales destinations des fonds reçus par les ménages avec 56%. Les principaux destinataires des transferts sont prioritairement le père (43,1%), le frère (28,8%) ; la mère (13,7%) et l’époux (se) de l’émigré.

Sur les résultats sur la pauvreté et inégalités de revenue présentées par Marc Méda, les résultats de l’enquête ont révélé que les ménages avec une expérience migratoire sont les plus sensibles aux aléas environnementaux et incertitudes alimentaires. « 56,9% des ménages sont les plus touchés par les évènements négatifs tels que les pestes, les maladies affectant les plantes et les animaux contre 44,2% des ménages non migrants », a souligné M.Méda.

Toujours sur les inégalités, l’enquête a montré que le manque de nourriture ou famine est le deuxième évènement qui affecte plus les ménages migrants avec 30,5% que les ménages non migrants avec 26%.

Egalement, les ménages non migrants ont de meilleures conditions d’hygiène par rapport aux ménages migrants selon l’enquête. La preuve, soutient Marc Méda, 46,4% des ménages sans expérience migratoires possèdent des latrines traditionnelles avec dalle contre 34,6% des ménages avec expérience migratoire.

Il faut noter aussi que la Covid-19 a eu un impact sur les conditions de vie des ménages d’après l’enquête qui a indiqué que c’est en milieu urbain que l’impact de la Covid-19 a été le plus ressenti avec 46,4% des ménages contre 21,1% des ménages en milieu rural.

Il faut rappeler que cette enquête rentre dans le cadre du projet Migration pour le développement et l’égalité (MIDEC). Son objectif selon l’investigateur principal pays, Dr Hubert Bonayi Dabire, est de répondre au défi de développement durable en s’assurant que la migration Sud-Sud réduit plutôt qu’elle n’augmente les inégalités pour aboutir au développement dans les pays du Sud.

Madina Belemviré 

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