Messieurs, préparez-vous : une pilule pour vous, c’est peut-être pour bientôt
Depuis plus de 50 ans, la contraception, c’est surtout une affaire de femmes. Mais voilà qu’une pilule pour hommes, nommée YCT-529, s’apprête à bousculer les testicules et les mentalités. Pas d’hormones, pas de bistouri, juste un petit comprimé pour couper le robinet à spermatozoïdes temporairement.
Depuis la loi Neuwirth en 1967, les femmes ont à leur disposition toute une boîte à outils pour éviter une grossesse : pilule, stérilet, implant… Et les hommes ? Toujours la même vieille équipe : préservatif ou vasectomie. L’un se jette, l’autre est difficile à rattraper. Bref, pas très pratique.
Mais voilà qu’en 2022, des chercheurs américains ont lancé les tests d’une pilule révolutionnaire pour les hommes : YCT-529. Non, ce n’est pas le nom d’un robot, mais bien celui d’un médicament en cours d’expérimentation, qui pourrait bloquer la production de spermatozoïdes sans hormones, sans bistouri, et surtout sans transformer les hommes en légumes sans libido.
Comment ça marche ? Cette pilule cible un récepteur bien précis lié à la vitamine A : le RAR-alpha qui joue un rôle important dans la fabrication des spermatozoïdes. En le bloquant, on met temporairement l’usine à bébés en pause. Mais rassurez-vous, rien n’est cassé. Selon l’étude publiée en mars 2022 dans Communications Medicine la fertilité revient six semaines après l’arrêt du traitement. Chez la souris, l’efficacité était de 99 %. Oui, les souris ont été très coopératives.
Alors bien sûr, ce n’est encore qu’un essai. Il faudra attendre les tests sur les humains, puis l’approbation des autorités de santé. Mais c’est une avancée sérieuse et très attendue.
Comme le dit la professeure Gunda Georg, coautrice de l’étude : « Une pilule masculine sûre et efficace offrira davantage d’options contraceptives aux couples. Elle contribuera à un partage plus équitable des responsabilités liées à la planification familiale. »
Donc messieurs, peut-être qu’un jour bientôt, ce sera à vous qu’on demandera : « T’as pris ta pilule ? »
Madina Belemviré