Toilettes publiques : hommes et femmes, pas égaux face aux microbes ?

Les toilettes publiques, on y va par nécessité, pas par plaisir. Et une fois à l’intérieur, on est souvent partagé entre le soulagement et la méfiance. Beaucoup se demandent : est-ce qu’on risque d’attraper une infection ? Et surtout, est-ce que les femmes sont plus exposées que les hommes ?

Le Dr Arouna Gnamou, médecin infectiologue, nous répond franchement : « Les toilettes publiques ne sont pas stériles, c’est vrai. Mais ce n’est pas une zone de guerre non plus. Il y a des microbes, oui, mais ce n’est pas automatique qu’on tombe malade. »

Alors pourquoi cette peur ? Et surtout, pourquoi les femmes semblent plus concernées ? D’abord à cause de l’anatomie. « Les femmes sont obligées de s’approcher davantage de la lunette, parfois même de s’asseoir. Cela augmente les risques de contact avec des surfaces contaminées »,  renseigne Dr Gnamou. Mais tout cela ne veut pas dire qu’il faut paniquer à chaque envie pressante. Il suffit d’adopter quelques bons réflexes selon le spécialiste.

Éviter d’uriner au sol (oui, même dans l’urgence), car les éclaboussures peuvent projeter des gouttelettes contaminées sur la peau, les vêtements ou les parties intimes. Mieux vaut adopter une posture stable, accroupie, proche de la cuvette sans contact direct. Utiliser une protection (papier toilette, mouchoir) pour recouvrir ou nettoyer la lunette est un bon réflexe. Si la cuvette a un couvercle, il faut penser à le refermer avant de tirer la chasse, pour limiter la projection de microbes des selles dans l’air, c’est-à-dire la dispersion dans l’air de minuscules particules potentiellement contaminées.

Autre conseil essentiel, ne pas poser son sac, téléphone ou ses clés sur le sol ou sur les rebords des lavabos ou des cuvettes. Ces surfaces sont des nids à microbes. Et surtout, éviter de toucher son visage après usage, tant que les mains ne sont pas lavées. Le lavage de mains, d’ailleurs, doit être systématique à l’eau et au savon pendant au moins vingt secondes. Et si l’eau ou le savon manquent, un gel hydroalcoolique peut sauver la mise.

Enfin, quand l’endroit semble sale, malodorant ou mal entretenu, il vaut mieux éviter d’y entrer, surtout si on est enceinte, immunodéprimé ou à bas-âge. « Ce n’est pas la peur qui protège, c’est l’hygiène », rappelle le Dr Gnamou.

Que l’on soit homme ou femme, on reste vigilant, mais on respire. Les microbes sont là, oui, mais on peut très bien passer entre les gouttes.

Madina Belemviré

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