Persuadé que ses tes.ticules lui donneraient un cancer de la prostate, il les enlève lui-même à la la.me

Un homme, convaincu que ses testicules étaient la porte d’entrée du cancer de la prostate, à pris une décision radicale : les retirer lui-même. Une première tentative « réussie », une deuxième qui tourne à l’hémorragie, et un passage obligé à l’hôpital. Le Dr Boukary Kabré, urologue andrologue, raconte ce cas extrême et démonte une croyance aussi dangereuse qu’erronée.

Dr Boukary Kabré, urologue andrologue

Il pensait s’offrir une assurance santé. Il a failli s’offrir un billet sans retour. Cet homme, persuadé que les testicules sont responsables du cancer de la prostate, a décidé d’anticiper. Il a pris une lame et s’est retiré un premier testicule. Miracle, ça n’a presque pas trop saigné. Rassuré, il a laissé passer quelques jours avant de s’attaquer au deuxième. Mauvaise idée. Cette fois, le sang coule à flots. Urgence vitale. Il fini entre les mains du Dr Boukary Kabré, qui raconte, encore stupéfait :

« Je lui demande : mais pourquoi tu as fait ça ? Il me répond qu’il a appris que c’est à cause des testicules qu’on a le cancer de la prostate, donc il enlevé ça. »

Sauf que la biologie humaine, ce n’est pas une devinette qu’on devine à moitié. Oui, il existe un lien entre les testicules et le cancer de la prostate. Mais ce lien est bien plus complexe que ce qu’a cru comprendre cet homme.

Les testicules, explique le spécialiste, sont les usines à testostérone, cette hormone qui fait la voix grave, les muscles saillants et…, l’envie de vivre. Mais après transformation dans l’organisme, cette même testostérone peut être utilisée par un cancer de la prostate pour croître. D’où, dans certains cas avancés de la maladie, l’ablation des testicules est préconisée comme traitement.

Mais tout ceci est relatif, précise-t-il, car au-delà, le cancer de la prostate trouve d’autres astuces pour sa croissance. Autrement dit, s’arracher soi-même les testicules pour se « protéger » d’un éventuel cancer, c’est comme démolir sa maison parce qu’on a peur des termites. Une catastrophe inutile. L’autocastration, loin d’être une solution miracle, prive l’organisme d’un équilibre hormonal indispensable à la vie.

Ce cas illustre de manière saisissante, comment la peur et la désinformation peuvent mener à des gestes extrêmes. La science, avec toute sa complexité, ne se prête pas à des simplifications hâtives : les testicules, bien qu’ils puissent alimenter la progression d’un cancer via la testostérone, reste un organe vital. Car, même en l’absence de cet organe, le cancer de la prostate trouvera toujours d’autres moyens de croître.

Madina Belemviré

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