Santé : les gaz d’échappement de moteurs diesel ont été classés par le CIRC comme cancérogènes avérés (Dr ZAGRE)

Les gaz d’échappement proviennent de la combustion de différents carburants. Ils sont composés de mélanges complexes de gaz, vapeurs, aérosols et substances particulaires, formulés spécialement pour optimiser la performance des moteurs. Quelle est la nature exacte des gaz d’échappement ? Quels sont les gaz les plus dangereux? Quels sont les risques sanitaires liés à ces gaz d’échappement Pneumologue au CHR de Ziniaré, Dr Laurent Zagré réponds aux questions de Bulletin Santé.

Quels sont les différents éléments nocifs des gaz d’échappement ?

Les gaz d’échappement des moteurs peuvent contenir différents éléments nocifs comme :

– Le carbone (suie) ;

– Le monoxyde de carbone ;

– Le dioxyde de carbone ;

– L’azote ;

– Les oxydes d’azote comme l’oxyde d’azote et le dioxyde d’azote ;

– Les oxydes de soufre tels que le dioxyde de soufre ;

– Les alcools ;

– Les aldéhydes ;

– Les cétones ;

– Les hydrocarbures ;

– Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), etc.

Quelle est la nature exacte des gaz d’échappement ?

La nature exacte des gaz d’échappement dépend de plusieurs facteurs, tels que:

Le type de moteur;

La qualité et la régularité de l’entretien du moteur;

Le type de carburant utilisé;

La vitesse et la charge imposées au moteur;

Les systèmes de contrôle des émissions.

Quels sont les plus dangereux?

– Le carbone (suie) ;

– Le monoxyde de carbone ;

– Le dioxyde de carbone ;

– L’azote ;

– Les oxydes d’azote comme l’oxyde d’azote et le dioxyde d’azote.

Quels sont les risques sanitaires liés aux gaz d’échappement?

En effet, l’exposition à court terme à des concentrations importantes des gaz d’échappement peut engendrer :

– La toux;

– Des irritations oculaires, du nez, et de la gorge;

– Des irritations de poumons causées par l’inhalation des gaz ;

– Des inflammations des voies respiratoires, dues essentiellement à la présence d’oxyde d’azote ;

– Des asphyxies par intoxication suite à l’inhalation du monoxyde de carbone, qui peuvent se manifester par : la fatigue, des nausées, des maux de tête, la perte de connaissance, voire même des comas mortels dans certains cas extrêmes ;

– Des réactions allergiques qui peuvent être à l’origine de l’asthme (respiration sifflante et difficultés respiratoires) ;

– L’aggravation d’un cas asthmatique préexistant ;

– Des intoxications aiguës dues à l’utilisation de moteurs dans des espaces confinés et peu ventilés comme les souterrains, les tranchées, les tunnels, les locaux fermés, etc.

Par ailleurs, l’exposition répétée à long terme aux gaz d’échappement peut avoir de graves effets sur la santé comme :

– Des intoxications chroniques ;

– Des affections respiratoires et pulmonaires, suite à la pénétration des particules, citées ci-dessus, dans les bronches et les alvéoles pulmonaires ;

– Une augmentation du risque de cancer des poumons ;

– Une augmentation potentielle du risque de cancer de la vessie.

A noter que les gaz d’échappement de moteurs diesel ont été classés par Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) comme cancérogènes avérés (groupe 1), et ceux des moteurs à essence comme cancérogènes suspectés (groupe 2B).

Quelles sont les mesures à prendre pour éviter ces gaz?

– Choisir des engins et véhicules moins polluants disposant de moteurs à faible taux d’émission ;

– Réaliser un captage des gaz d’échappement au plus près de leur émission notamment pour les véhicules et engins immobiles;

– Utiliser des systèmes de traitement des gaz d’échappement, comme les filtres ou les convertisseurs catalytiques;

– Mettre en place des moyens de ventilation générale dans les lieux de travail fermés;

– Entretenir régulièrement les moteurs et réparer les dysfonctionnements qui adviennent;

– Mettre en place des procédures de travail qui limitent l’utilisation inutile des moteurs et qui permettent de les éteindre chaque fois que les circonstances le permettent;

– Utiliser des engins avec moteurs équipés de filtres à particules, surtout dans le cas des travaux souterrains en espaces mal ventilés ou de travaux effectués à proximité des engins où les expositions sont particulièrement élevées;

– Isoler et ventiler les postes de travail polluants comme les cabines de péage ou de parking;

– Autoriser la rotation aux postes de travail où les expositions sont très élevées;

– Contrôler périodiquement les moteurs et l’exposition des travailleurs aux gaz d’échappement;

– Imposer l’utilisation des EPI (Équipements de Protection individuelle), comme les masques et appareils de protection respiratoire;

– Réaliser un suivi médical régulier des travailleurs exposés aux gaz d’échappement ;

– Assurer l’information des salariés aux risques encourus;

– Offrir aux travailleurs des formations au sujet de l’exposition au gaz d’échappement et de l’utilisation adéquate des mesures de contrôle et de prévention.

Ces mesures devront être complétées par :

– La formation et l’information des salariés concernés

– Un suivi médical des travailleurs exposés.

Madina Belemviré

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