Diabète gestationnel : « Les statistiques sont à profusion presqu’à donner le vertige même à nous les spécialistes (Dr Nagabila)

Le diabète gestationnel est défini comme une augmentation anormale du taux de sucre (hyperglycémie) dans le sang constaté pour la première fois pendant la grossesse. Cette augmentation peut s’arrêter ou persister après la grossesse. Mais cette définition ne prend pas en compte le diabète découvert avant la grossesse qui est un diabète préexistant et qui peut être de type 1, 2 ou secondaire. Dr Youssouf Nagabila, médecin interniste nous en apprend d’avantage sur les facteurs de risques dans cet article.

Dr Youssouf Nagabila, médecin interniste

Quel est le taux de sucre indiqué pour la femme enceinte ?

Du point de vue opérationnel (savoir pour agir), il est indiqué que chez la femme enceinte, un taux de sucre dans le sang (glycémie) à jeun ou avant repas ne dépasse pas 5 à 5,5 mmol/l (90 à 100 mg/dl) et quand il s’agit d’une glycémie, 2 heures après un repas, qu’elle n’excède pas 7 à 7,5 mmol/l (125 à 135 mg/dl). Toute femme enceinte qui se trouvera dans les cas ci-dessus de dépassement de taux de sucre dans le sang est justiciable d’un diabète gestationnel.

Quels sont les facteurs de risque ?

– Un âge supérieur ou égal à 35 ans au moment de la grossesse,

– un surpoids (matérialisé par un indice de masse corporel (IMC) supérieur ou égal à 25 kg/m2,

NB : IMC= Poids (kg) divisé Taille (m) et le résultat trouvé divisé par Taille (m) une deuxième fois,

– une obésité (matérialisé par un indice de masse corporel (IMC) supérieur ou égal à 30 kg/m2

-un diabète gestationnel lors d’une grossesse passée,

– un bébé de poids de naissance supérieur ou égal à 4 kg lors d’une grossesse passée,

-une mort fœtale inexpliquée lors d’une grossesse passée,

-un diabète chez au moins un membre de la famille (père, mère, frère, sœur, oncle ou tante).

LIRE NOTRE ARTICLE SUR LE DIABETE CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT

Avez-vous des statistiques ?

Oui. Pour les pathologies chroniques non transmissibles comme le diabète (dont celui gestationnel), il y a des statistiques à profusion, presqu’à donner le vertige même à nous les « spécialistes », surtout provenant des pays développés. Ce qui intéresserait plutôt le grand public, ce sont les tendances. A la lumière de multiples études, il faut dire que pour le diabète gestationnel, les tendances majeures sont les suivantes :

-une croissance exponentielle du diabète gestationnel (et du diabète de type 2) dans nos pays en voie de développement (dits pays en transition nutritionnelle)

-un continuum entre le diabète 2 et le diabète gestationnel : ils ont les mêmes facteurs de risque, un diabète gestationnel découvert en début de grossesse est très souvent, en vérité un diabète de type 2 préexistant, lors de la découverte d’un diabète de type 2 chez une femme, à la faveur d’une complication chronique, l’interrogatoire rapporte souvent l’accouchement d’un gros bébé il y a quelques années plutôt. Ainsi on pourrait bien de façon rétrospective évoquer chez cette personne un diabète gestationnel qui aurait précédé le diabète de type 2 de plusieurs années.

-un dépistage insuffisant dans nos pays à l’origine d’un diagnostic souvent tardif, très souvent en fin de grossesse à la faveur d’une complication, parfois lors de l’accouchement à la vue d’un gros bébé ou d’une malformation.

– une insuffisance d’harmonisation dans le dépistage et la prise en charge du diabète gestationnel

Madina Belemviré

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