Le changement climatique et ses implications sur la fertilité masculine : une analyse par le Dr Roux

Le changement climatique est un problème mondial qui ne cesse de gagner en importance. Il entraîne des variations climatiques drastiques, notamment des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et intenses. Ces phénomènes météorologiques extrêmes ont des répercussions sur la santé, de la déshydratation aux maladies cardiovasculaires. Cependant, une question moins fréquemment posée est de savoir si le changement climatique peut également affecter la fertilité masculine. Des éléments de réponse dans cet article avec le Dr Sabine Roux, urologue andrologue.

Dr Sabine Roux, urologue andrologue

Le lien entre le changement climatique et la fertilité masculine est un sujet complexe. En général, explique le Dr Sabine Roux, les testicules ont besoin de maintenir une température légèrement inférieure à celle du corps, généralement entre 33 et 34 degrés Celsius, pour fonctionner correctement. Il y a deux gradients de température essentiels à cela.

Le premier est lié au fait que la température testiculaire est inférieure à la température corporelle. Le sang artériel, en entrant dans le testicule, est refroidi, et le sang veineux sortant du testicule est plus froid que le sang artériel. De plus, la température du scrotum ( la peau qui protège les testicules) est plus basse que celle du testicule.

Lorsque la température extérieure dépasse 37 degrés Celsius, des récepteurs thermiques situés sur le scrotum entraînent la relaxation des cellules musculaires lisses du Dartos (une enveloppe tissulaire sous le scrotum). Cela augmente le débit sanguin et la surface d’échange thermique avec l’extérieur, provoquant la sudation et l’évaporation de l’humidité sur la peau scrotale, ce qui contribue au refroidissement du testicule.

Il existe des mécanismes pour maintenir la température des testicules à un niveau optimal malgré les variations de la température extérieure.

« S’il fait chaud à l’intérieur, ces deux gradients permettent de maintenir cette température à 34 degrés. Et on perd cet équilibre soit parce que les testicules ne sont pas en position intrascrotale, c’est-à-dire qu’ils sont un peu plus hauts et ne peuvent pas bénéficier de la régulation par le scrotum, soit parce que l’on a de la fièvre et que la température corporelle augmente”, a-t-elle noté.

Comment le changement climatique pourrait-il perturber ces mécanismes ?

Le changement climatique, souligne le Dr Roux, n’a pas d’impact direct sur la température des testicules à l’heure actuelle. Les mécanismes du corps sont conçus pour maintenir cette température dans des conditions normales. Cependant, argue l’experte en urologie,

« si on a un changement climatique avec des températures extrêmes qui durent dans le temps et que le testicule n’arrive pas à se refroidir, cela pourrait perturber ces mécanismes de régulation. Mais actuellement, soutient-elle, le corps permet de réguler cette température.

Le changement climatique est un enjeu de première importance pour notre planète et la santé humaine en général. Bien que son impact sur la fertilité masculine soit actuellement indirect et dépendant de divers facteurs, il est crucial de comprendre et de surveiller cette relation potentielle. Alors que nous devons continuer à lutter contre le changement climatique pour préserver notre environnement et notre bien-être. La recherche future sera essentielle pour déterminer de manière plus précise l’influence de ce phénomène sur la fertilité masculine. En fin de compte, la préservation de la santé des individus est étroitement liée à la préservation de notre planète.

Madina Belemviré

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