Mal de dos : « Il concerne plus de femmes (70%) que d’hommes », dixit Pr Zabsonré

Communément appelée douleur des reins, la lombalgie ou mal de dos est une douleur qui se situe dans la région lombaire, c’est-à-dire entre le rachis dorsal et le sacrum sans irradiation dans les membres inférieurs. Dans le service de rhumatologie du CHU de Bogodogo, la lombalgie représente ¾ des patients vus consultation et touche plus de femmes que d’hommes. Tout savoir sur les causes et les facteurs de risques de cette maladie avec notre spécialiste des affections osseuses, musculaires et articulaires, Pr agrégé Wendlasida Joëlle Stéphanie Zabsonré/Tiendrebéogo, rhumatologue au CHU de Bogodogo et Enseignante à l’Université Joseph Ki Zerbo.

Quelles sont les causes de la lombalgie ?

Il existe deux types de lombalgie : la lombalgie symptomatique et la lombalgie commune qui est la cause la plus fréquente de lombalgie.

– Pour la lombalgie commune : la cause peut être en rapport avec une atteinte du disque intervertébral qui constitue l’amortisseur entre les vertèbres ou une atteinte de l’arc postérieur, des articulations en arrière entre les vertèbres ;

– Pour la lombalgie symptomatique : il peut s’agir d’une cause infectieuse comme la tuberculose surtout dans notre contexte. Dans ce cas, le malade a souvent de la fièvre et maigri beaucoup. Les maladies telles que les cancers peuvent être des causes de lombalgie symptomatique. Certains cancers peuvent d’emblée atteindre l’os ou partir d’un autre cancer d’un organe et donner des localisations dans la colonne vertébrale notamment le rachis lombaire et entrainer des lombalgies.

Quels peuvent être les facteurs de risque ?

Pour la lombalgie commune :

– Les douleurs sont liées aux postures qu’on adopte. Quand on reste longtemps debout, ou longtemps assis, quand on mène des activités où on est amené à soulever des charges lourdes, où on est soumis à certaines vibrations, notamment les conducteurs de bus qui sont sur des fauteuils qui vibrent;

– Aussi dans notre contexte, les tâches ménagères constituent également un facteur de risque. Les postures que nous adoptons ne sont pas très ergonomiques pour la colonne vertébrale et peuvent entrainer une lombalgie commune parce qu’elles contribuent à dégrader le disque intervertébral: le fait de se pencher pour balayer (avec nos balaies traditionnels), de se courber pour laver les habits, n’est pas très bon pour le dos. Il faudrait s’asseoir, mettre le récipient utilisé à bonne hauteur pour pouvoir laver les habits;

– Le fait aussi d’être cambré contribue au déséquilibre de la colonne vertébrale et peut exposer à la survenue d’une lombalgie,

– Le port des chaussures trop hautes déséquilibre la stature de la colonne vertébrale et expose aussi à la lombalgie commune qui est la cause la plus fréquente de lombalgie.

Pour la lombalgie symptomatique, cela rentre dans les facteurs de risques de toutes les affections qui peuvent donner une lombalgie symptomatique.

– Le contact avec un malade qui a la tuberculose : quand on a une immunité basse, on peut avoir une infection notamment des vertèbres lombaires.

– Quand il s’agit de cancers, il peut avoir des facteurs de risques de tous les cancers, que ce soit les poumons, la prostate, le sein, le rein et d’autres affections avec leurs facteurs de risques qui sont connus…

– Quand il y a l’affection déjà, le risque d’avoir une atteinte de l’os, notamment lombaire est possible.

Est-ce un motif fréquent de consultation ?

Oui, la lombalgie représente ¾ des patients que nous voyons en consultation. Le plus souvent, il s’agit de lombalgie commune. Nous avons beaucoup plus de femmes que d’hommes. Près de 70% des femmes consultent pour des lombalgies en rapport avec les activités probablement qu’elles mènent.

Madina Belemviré

2 thoughts on “Mal de dos : « Il concerne plus de femmes (70%) que d’hommes », dixit Pr Zabsonré

  • 12 décembre 2021 à 7h35
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    Très édifiant et digeste,merci cher maître

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    • 17 décembre 2021 à 13h45
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      D’une manière générale, après 50 ans (jusqu’à 70-75 ans), il faut passer voir l’urologue au moins tous les deux ans.

      Répondre

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