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Quand les mouches des dépotoirs sauvages atterrissent dans nos assiettes 

Dans une ville de plus de trois millions d’habitants, Ouagadougou est confrontée à un défi de taille : la gestion des déchets. En seulement quinze ans, la production de déchets ménagers a explosé, passant de 228 000 tonnes en 2009 à plus de 600 000 tonnes aujourd’hui. Chaque jour, ce sont 1600 tonnes d’ordures qui s’accumulent, donnant naissance à des dépotoirs sauvages aux abords des quartiers, dans les espaces verts, et même dans nos cimetières. Un véritable danger pour notre santé.

Ces dépotoirs sont devenus des lieux de prédilection pour divers animaux tels que chiens, chats et même poules. Selon l’hygiéniste Mathieu Kafando, les conséquences sur la santé sont souvent sous-estimées. Ces animaux, en fouillant pour trouver de la nourriture, transportent avec eux une multitude de microbes. Et que se passe-t-il quand ils entrent en contact avec nos ustensiles de cuisine ou nos surfaces alimentaires ? Une contamination croisée, explique M. Kafando, qui peut s’avérer catastrophique, surtout si nos ustensiles ne sont pas correctement protégés.

Mathieu Kafando hygiéniste

Les mouches, particulièrement actives après la pluie, sont également de redoutables vecteurs de contamination. Elles transportent les germes des décharges jusqu’à nos repas de rue et nos maisons. Pour les habitants proches de ces décharges, le risque de contamination est omniprésent, notamment lorsque les mesures d’hygiène élémentaires sont ignorées.

Cette réalité soulève un véritable problème de santé publique. Les maladies hydriques, les infections gastro-intestinales et d’autres pathologies liées à la contamination des aliments tirent souvent leur origine de ces dépotoirs insalubres. Malheureusement, ces dangers sont encore largement méconnus par une grande partie de la population.

Face à cette menace, il est impératif que les autorités intensifient leurs efforts pour endiguer la prolifération des dépotoirs sauvages à Ouagadougou. Mais les citoyens, eux aussi, ont un rôle crucial à jouer. Protéger nos ustensiles, couvrir nos repas et limiter les allées et venues des animaux domestiques vers ces lieux insalubres sont des gestes simples mais essentiels pour préserver la santé de tous.

Il est vrai que les dépotoirs sauvages ne disparaîtront pas du jour au lendemain, mais ensemble, nous pouvons limiter leur impact sur notre santé. Cela nécessite une prise de conscience collective et une action résolue de chacun d’entre nous.

Madina Belemviré

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