Ramadan : Quand l’ulcère devient le bon plan
Le Ramadan. Ce mois où la foi grandit, où la patience est testée… et où certains deviennent très créatifs pour éviter de jeûner. Parmi les excuses préférées : « J’ai un ulcère » Mais est-ce une vraie raison médicale ou juste une belle invention ? Pour en être sûrs, nous avons demandé au Dr Lydie Sia Ouattara, spécialiste des maladies de l’estomac.
D’abord, soyons clairs, l’ulcère n’est pas un ticket gratuit pour éviter le jeûne. C’est vrai, le jeûne peut poser problème aux personnes qui en souffrent, car sans nourriture, l’estomac produit plus d’acide. Résultat, douleurs, voire complications graves. Une étude en Algérie a même montré que la moitié des patients ulcéreux qui ont jeûné ont fini avec des perforations à l’estomac. Pas drôle du tout.
Mais bon, soyons honnêtes. Si votre estomac va très bien toute l’année et qu’il commence à « souffrir » pile au début du Ramadan, il y a de quoi douter. Le Dr Ouattara conseille de voir un médecin avant le jeûne pour être sûr. Si votre ulcère est guéri et que vous n’avez plus de douleurs, vous pouvez jeûner sans souci. Par contre, si vous êtes encore en traitement ou si votre estomac vous fait souffrir, mieux vaut ne pas forcer.
Et puis, soyons logiques, si vous passez la journée à dire « mon ulcère, mon ulcère » et que vous vous jetez sur le plat de beignets dès l’iftar, il y a un souci. Pour éviter de malmener votre estomac, il est essentiel d’adopter une alimentation équilibrée selon la spécialiste. Privilégiez les repas variés avec des céréales, des légumes et des protéines, tout en évitant les plats trop gras ou épicés. Il faut aussi boire beaucoup d’eau entre l’iftar (un repas du soir après le coucher du soleil) et le suhoor (repas matinal avant l’aube) pour limiter l’acidité et éviter la déshydratation.
L’idéal est de commencer doucement la rupture du jeûne avec une soupe ou un laitage avant d’attaquer le plat principal, histoire de ne pas brusquer l’estomac. Si vous êtes sous traitement, demandez à votre médecin comment ajuster vos prises pour respecter le jeûne sans mettre votre santé en danger. Et surtout, ne sautez pas le suhoor. Ce repas est essentiel pour éviter que l’estomac ne reste vide trop longtemps. Manger des aliments riches en fibres et en protéines aide à tenir toute la journée sans trop souffrir d’acidité.
En somme, l’ulcère, ce n’est pas une excuse bidon, mais ce n’est pas non plus un ticket gratuit pour tout le monde. Si vous n’êtes pas sûr, consultez un médecin. Et si tata Awa vous regarde bizarrement quand vous parlez de votre « ulcère » alors que vous venez d’engloutir trois assiettes de riz, c’est qu’elle a déjà compris votre jeu.
