Se.xualité : un jeune de 30 ans qui a besoin du Viagra pour ba.nder, c’est qu’il y a un vrai souci (Dr Kabré)

Il était une fois un gars, la trentaine bien tapée, qui voulait « assurer » le soir de son mariage. Son témoin, en bon « pote attentionné », lui glisse une pilule bleue dans la main. « Bois ça frère, tu vas la faire voyager sans visa. » Résultat : ce n’est pas la mariée qui a fini à l’hôpital, mais le marié. Pas pour overdose d’amour, hein. Pour une érection qui refusait de redescendre. Oui, vous avez bien lu.

Le Viagra, ce petit comprimé bleu ciel, est devenu le compagnon de soirée de certains jeunes. Un coup de pression, un doute sur ses performances, et hop, on avale un demi-cachet « juste au cas où ». Mais ce que ton pote ne t’a pas dit, c’est que ce médicament, s’il est mal utilisé, peut transformer ton moment de gloire en film d’horreur.

Le Dr Boukary Kabré, urologue andrologue, tire la sonnette d’alarme : « Nous recevons souvent des jeunes de moins de 40 ans qui prennent du Viagra sans prescription, parfois même avec de l’alcool. Certains finissent avec des érections prolongées qui nécessitent une ponction ou une opération. » En d’autres termes, tu es venu pour le plaisir, tu pourrais devoir passer par la case chirurgie.

Et le pire, c’est que dans la majorité des cas, ces jeunes n’ont même pas besoin du médicament. Une panne passagère peut avoir mille causes. Fatigue, stress, soucis au boulot, ou juste un excès de riz gras. Mais au lieu de se poser les bonnes questions ou d’aller voir un médecin, ils foncent tête baissée sur une solution miracle.

Petit rappel, le Viagra, ce n’est pas un bonbon mentholé. Selon les explications du spécialiste, c’est un traitement destiné aux hommes qui souffrent de troubles de l’érection souvent liés à des problèmes médicaux réels comme le diabète, l’hypertension ou des maladies cardiovasculaires. « Quand un jeune de 30 ans a besoin du Viagra pour avoir une érection, il faut s’inquiéter », souligne Dr Kabré. Oui, s’inquiéter, pas sabrer le champagne.

Alors, avant de suivre les conseils douteux d’un pote qui a eu 6/20 en biologie, pose-toi les bonnes questions. Et si vraiment tu sens que ça ne va pas, va voir un médecin. Parce que franchement, passer sa nuit de noces avec une perfusion au bras et une poche de glace sur le caleçon, pendant que la belle-famille débarque à l’hôpital pour vous rendre visite, non ? Ce n’est pas exactement ce qu’on appelle « assurer ».

Madina Belemviré