Wano ou petit coup rapide: même l’amour connaît les heures de pointe
Pas besoin de nuit blanche pour prouver son amour. Parfois, trois minutes et une porte bien fermée suffisent. Le Wano ou petit coup rapide, c’est la preuve que même le désir a appris à vivre avec les heures de pointe.

Non, faire l’amour ne dure pas forcément toute une nuit comme dans les films. Selon les chercheurs, un rapport normal dure en moyenne quelques minutes à peine et certains bouclent l’affaire avant même que le tô ne refroidisse. C’est ce que confirme Foria Wellness, qui situe la durée moyenne d’un rapport normal entre 3 et 13 minutes (Foria, 2023), tandis que The Golden Gate Xpress (Golden Gate Xpress, 2022) précise que la plupart des couples terminent le match en 7 minutes chrono.
Mais il existe une autre catégorie d’athlètes, ceux du Wano, ou du petit coup rapide, qui plient l’affaire en 2 à 4 minutes, montre en main, selon le sexologue Ian Kerner.
Mais il ne faut pas mélanger le Wano et l’éjaculation précoce. L’éjaculation précoce, c’est quand le cerveau dit on y va doucement, mais le corps répond trop tard chef, j’ai déjà rendu le rapport. Pour ce cas, parfois, la femme n’a même pas encore fini d’attacher les lacets de son basket, que monsieur a déjà salué le public, pris sa douche et quitté le stade. Le tout en une minute, parfois moins, chrono en main.
Le Wano, lui, c’est une autre histoire. C’est le petit coup rapide assumé, consenti, calculé et mené avec stratégie. Selon le sexologue Ian Kerner, les professionnels du Wano plient l’affaire en 2 à 4 minutes. Mais attention hein, ce n’est pas parce que c’est court que c’est raté. Le corps, lui, adore parfois les histoires brèves mais intenses. D’un point de vue physiologique, le Wano provoque une montée d’adrénaline, ce petit frisson du vite avant qu’on frappe à la porte, ou on n’a pas le temps mais on a l’envie, ou encore du il faut faire vite avant de se faire attraper. Le Kinsey Institute et Psychology Today notent même que ces moments express peuvent raviver la complicité, une façon de se rappeler que le couple est toujours vivant, même quand la vie court trop vite.
Bon, assez parlé de science, voyons un peu comment ça se passe quand Kiki (pénis) et Jessika (vagin) décident d’expérimenter la théorie à domicile.
Le réveil sonne. Madame se réveille la première, lui traîne un peu. Brossage de dents, café, chemise repassée, tout est calé. Et puis soudain, Kiki lève la main et déclare, forcé, je veux mon petit-déjeuner avant de partir. Jessika rit, si le petit-déj est bon pour le ventre, les organes du bas aussi ont droit à leur énergie matinale. Mais il est déjà l’heure d’aller au boulot, au marché ou d’affronter les embouteillages de Ouaga. Pas le temps pour les préliminaires. Un petit Wano sap sap pour calmer Kiki, détendre Jessika et affronter la journée le sourire aux lèvres.
Et puis, ne croyez pas que le Wano se limite au matin. Il y a aussi le Wano de midi, entre deux pauses ou deux rendez-vous, rapide, discret, souvent improvisé. Parfois même dans la voiture, dans la douche, au bureau, avant que quelqu’un ne frappe à la porte. Parce que oui, le risque d’être surpris, c’est l’autre moitié du plaisir.
Mais comme tout piment, le Wano doit être dosé. Sans préliminaires, Jessika n’a pas toujours le temps de s’échauffer, et les câlins express peuvent vite tourner au aïe express. Les sexologues parlent alors d’un désinvestissement émotionnel, quand la sexualité devient un réflexe, un geste mécanique, sans émotion ni tendresse. En clair, si le Wano devient une habitude, on ne fait plus l’amour, on fait du sport chronométré.
Et là, Kiki est content, mais Jessika s’ennuie. Car si la passion se résume à deux minutes chrono, un jour Jessika fermera boutique et Kiki se retrouvera sans client. Le Wano, c’est comme le piment, un peu ça réveille le goût, trop ça brûle, et parfois, ça te fait arriver en retard au boulot.
Madina Belemviré

