Zoom sur les dyspareunies, douleurs survenant au cours des rapports sexuels.

Problème fréquent mais souvent « négligé » et « mal compris », les dyspareunies sont des douleurs éprouvées par de nombreuses femmes pendant les rapports sexuels. A travers la littérature, une femme sur trois en souffre et chez une femme sur dix, cette souffrance est chronique. Selon une étude parue dans le British Medical Journal en 2018, la dyspareunie affecterait autour de 7,5 % des femmes sexuellement actives âgées de 16 à 74 ans. Dans le post-partum, c’est-à-dire chez les femmes qui viennent d’accoucher, il ressort de l’étude SPIRA que  la dyspareunie est retrouvée dans 30-62% des cas, à  2-3 mois après l’accouchement, dans 15-30% des cas, à 6 mois après l’accouchement et à moins de 10% des cas à 1 an après l’accouchement. Tout savoir sur les causes des douleurs lors des rapports sexuels avec le Dr Ousséni Compaoré, Gynécologue Obstétricien au CHU de Tengandogo.

Quels sont les différents types de dyspareunie ?

Il existe deux types de dyspareunie :

– La dyspareunie superficielle ou orificielle: ce sont des douleurs ressenties lors de la pénétration vaginale,

– La dyspareunie profonde: c’est une dyspareunie caractérisée par la douleur du fond du vagin ou du cul-de-sac de Douglas, par exemple par la mobilisation de l’utérus.

Quelles peuvent en être les causes ?

Les douleurs au cours des rapports sexuels peuvent être d’origine physique ou psychologique.

Causes physiques:

Pour la dyspareunie superficielle ou orificielle, les causes sont dues essentiellement :

 –Aux infections génitales basses : les vulvovaginites qu’elles soient dues à candida albicans ou à trichomonas vaginales, Gardenerella vaginalis ou au gonocoque ou au gonocoque ou à d’autres types de germes non spécifiques,

– A la Bartholinite : c’est l’inflammation de la glande de Bartholin,située dans le périnée, en haut et en dehors de la grande lèvre de chaque côté.

– A une sécheresse vaginale généralement constatée au cours de la ménopause où due à des infections…,

Au post-partum : il s’agit de cicatrices douloureuses de déchirure périnéale ou d’épisiotomie, de cystites récurrentes, de prolapsus génitaux,

– Aux infections urinaires,

Au vaginisme : contraction involontaire, répétée, persistante au niveau des muscles périnéaux en cas de tentative de pénétration par le pénis, le doigt pour l’examen, le tampon ou un spéculum.  Chez certaines femmes, une simple évocation mentale des rapports sexuels peut déclencher cette contraction musculaire,

Aux conséquences des mutilations génitales féminines (MGF) du fait des stigmates fibreuses de la cicatrisation, avec parfois des chéloïdes,

Pour la dyspareunie profonde, les causes peuvent être:

– L’endométriose : c’est une localisation anormale de l’endomètre hors de l’utérus,

Les pathologies des annexes ou du pelvis : kystes ovariens, fibromes utérins, tumeurs

– La maladie inflammatoire pelvienne,

– Les infections urinaires.

Causes psychologiques

Ce sont des facteurs psychogènes qui n’expliquent pas la douleur dans sa totalité. La douleur est liée à une pathologie génitale qui survient à un moment de vulnérabilité. Il faut rechercher systématiquement les problèmes au niveau urinaire, digestif ou rectal. Les causes psychologiques sont dominées par les causes psycho-sexuelles anciennes et masquées +/- consciemment et qui sont révélées ou réactivées dans le post-partum par exemple. Dans ces causes psycho-sexuelles nous avons aussi :

– L’éducation sexuelle stricte de la femme,

– Le manque d’expérience sexuelle,

– Les traumatismes passés: tentative de viol, inceste,

– Les troubles sexuels masculins : la femme peut ressentir des douleurs du faut de l’éjaculation précoce, une insuffisance érectile ou une baisse de la libido. A chaque fois qu’elle pense à ce phénomène qui risque d’intervenir, elle a mal,

– L’appréhension à la pénétration.

En dehors des causes psycho-sexuelles, il y a d’autres causes psychologiques, notamment:

– Les conflits conjugaux,

– La peur d’une nouvelle grossesse,

– La dépression du post-partum: c’est un trouble psychiatrique qui interviennent chez la femme après l’accouchement,

– La dépréciation de l’image corporelle : il s’agit d’un trouble de l’image de soi, une perte de confiance, la fatigue, une baisse de la libido et du désir.

Comment se passe la prise en charge ?

Le traitement dépendra de la cause et peut faire appel aux psychologues. Aucune douleur n’est normale. La femme doit toujours consulter dès qu’elle constate des douleurs au cours des rapports sexuels.

Madina Belemviré

 

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