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Après un infarctus, le se.xe reste possible

Après un problème de cœur, beaucoup pensent que la vie de couple est terminée.
Pourtant, les cardiologues rappellent qu’un infarctus ne rime pas avec abstinence. Avec un bon suivi, quelques précautions et beaucoup de dialogue, la sexualité peut reprendre sans danger… et même aider le cœur à se remettre.

Dr Traoré Hien Floriane, médecin cardiologue

Albert a eu un infarctus. Depuis, il vit comme si Cupidon avait perdu son arc à l’hôpital. Chaque geste tendre lui semble suspect, chaque battement de son cœur lui paraît menaçant. Comme beaucoup, il pense que son aventure avec l’amour s’est arrêtée le jour où son cœur a flanché. Pourtant, la cardiologue Dr Traoré Hien Floriane est formelle. On peut continuer d’avoir une vie sexuelle satisfaisante après un évènement cardiaque et on doit même le faire. « La sexualité normale n’existe pas. Elle est individuelle et normale quand elle satisfait celui qui la vit », rappelle Dr Traoré Hien. En clair, un cœur cabossé ne signe pas un certificat de célibat à vie.

Bien sûr, il ne s’agit pas de transformer la chambre à coucher en terrain d’entraînement dès la sortie de l’hôpital. Après un infarctus ou une autre maladie du cœur, le premier réflexe doit être d’écouter les médecins. Beaucoup de patients craignent que l’effort sexuel soit trop lourd pour un cœur fragilisé. En réalité, rassure la spécialiste, pour la grande majorité, l’activité sexuelle ne demande pas un effort dangereux. Le risque qu’un rapport provoque un accident cardiaque grave, comme un nouvel infarctus ou un arrêt cardiaque brutal, est très faible, moins d’un pour cent des patients sont concernés.

Avant de dire oui au plaisir, les cardiologues procèdent à ce qu’on appelle la stratification du risque. Ils évaluent l’état exact du cœur, le type de maladie, la gravité, les symptômes restants et la tolérance à l’effort. Si tout va bien, le feu vert arrive généralement après quelques semaines de récupération et de réadaptation cardio-vasculaire.

Cette réadaptation cardio-vasculaire associe exercices physiques doux, conseils pour reprendre confiance et apprentissage pour mieux gérer ses efforts. Elle rassure sur ce que le cœur peut supporter et aide à retrouver une vie normale, y compris intime.

Parfois, le vrai problème n’est pas le cœur mais la tête. La fatigue, les effets secondaires de certains médicaments, la peur de rechuter ou de décevoir son partenaire pèsent lourd. Et il y a aussi l’amour trop protecteur du conjoint, qui transforme parfois la chambre en zone sous surveillance. « Le dialogue est essentiel pour lever ces blocages », insiste la Dr Traoré Hien Floriane.

La spécialiste conseille de recréer un climat détendu, de prendre son temps, d’y aller progressivement et de choisir des positions moins fatigantes. Surtout, écouter son corps. « Si une fatigue inhabituelle, un essoufflement ou une douleur survient, on s’arrête sans culpabiliser », soutient-elle. Elle rappelle aussi de ne jamais prendre de médicaments pour les troubles de l’érection sans avis médical. Certains peuvent interagir avec les traitements cardiaques et provoquer une chute dangereuse de la tension.

Donc après un problème cardiaque, on ne saute peut-être pas tout de suite comme un athlète olympique, mais on peut retrouver une intimité heureuse, sereine et pleine de plaisir. Le cœur a trébuché, il n’a pas démissionné. Il suffit de lui réapprendre le bon rythme.

Madina Belemviré

 

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