Cardiopathie congénitale : 2 cas diagnostiqués chaque semaine à la pédiatrie Charles de Gaules

Les cardiopathies congénitales sont des malformations du cœur survenant au cours de sa formation, pendant la vie intra-utérine et présentes à la naissance. Elles sont extrêmement diverses, allant de la simple anomalie bénigne (développement inachevé du cœur) permettant la croissance de l’enfant sans aucun problème, jusqu’à la malformation grave, rendant incompatible la survie du nouveau-né. Au niveau mondial, on estime environ 8 cardiopathies congénitales pour 1000 naissances vivantes. En la faveur de la journée internationale de sensibilisation des cardiopathies congénitales qui a lieu le 14 février de chaque année, Bulletin Santé a échangé avec le Dr Georges Kinda, cardio-pédiatre, enseignant à l’UFR-FDS et maître assistant hospitalo universitaire pour en savoir davantage sur cette maladie.

Combien d’enfants sont touchés par cette maladie ?

A Charles de Gaules, on diagnostique environ 2 cardiopathies congénitales par semaine, soit environ 110 dans l’année. Selon une étude, les enfants porteurs de cardiopathies représentent 1,16% de tout ce qui est vu à la pédiatrie.
On dénombre :

-  69,8% (104 cas) de cardiopathies congénitales, soit environ 94 garçons pour 100 filles. L’âge moyen est de 3,65 ans avec des extrêmes de 2 jours à 15 ans,
-  27,5% (41 cas) de cardiopathies acquises,
-  2,7% (4 cas) de formes associées.


Quels peuvent être les causes et les facteurs de risques ?

-  Les anomalies chromosomiques : jusqu’à 40% des fœtus ayant une malformation cardiaque ont une anomalie chromosomique comme la trisomie 21 (ou syndrome de Down, caractérisé par un syndrome poly-malformatif), la trisomie 13, la trisomie 18 ou d’autres anomalies chromosomiques,
-  Les Maladies du tissu élastique (Marfan)
-  Les phacomatoses ou dysplasies neuro-ectodermiques (sclérose tubéreuse de Bourneville, maladie de Recklinghausen etc…).

-  Causes exogènes

• L’âge des parents (les plus jeunes couples aux couples ayant fait des enfants tardivement) ;
• Les facteurs infectieux (rubéole congénitale responsable surtout de rétrécissement de l’artère pulmonaire, les virus coksakie B, hépatite, oreillons) ;
• Les facteurs toxiques (thalidomide, éthylisme maternel, anticonvulsivants, tranquillisants, certains anti-inflammatoires) ;
• Les radiations ionisantes ;
• Les maladies métaboliques (diabète, lupus érythémateux systémique, phénylcétonurie maternelle) ;
• L’altitude, l’anoxie chronique serait une cause de persistance du canal artériel etc…
Au Burkina, une étude a montré que 5% des maladies congénitales ont une cause identifiée.


 Comment elles se manifestent ?

Avant la naissance :

Le diagnostic anténatal (à l’intérieur de l’utérus) est possible dans certains types de cardiopathies congénitales (suspecté devant une évolution anormale de la grossesse, confirmée à l’échographie prénatale) ;

Après la naissance :

-  Difficulté à respirer,
-  Coloration bleue anormale avec ou sans détresse respiratoire,
-  Les infections broncho-pulmonaires à répétions,
-  Les déformations thoraciques,
-  Dysmorphies faciales évocatrices d’associations malformatives,
-  Retard de poids, de langage, à la marche dans le développement staturo-pondéral.
Il se peut qu’il n’y ait aucun symptôme et le diagnostic est systématique lors d’un bilan.

Ainsi la dyspnée, les infections broncho-pulmonaire et le souffle cardiaque sont identifiables par tout médecin. L’association de deux de ces signes doit sinon faire évoquer le diagnostic ou tout au moins confier le patient au cardiologue, au pédiatre ou au cardiopédiatre.

_ Madina Belemviré
www.bulletinsante.net

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