Frein de langue : « Quand il est court, il peut empêcher l’articulation de certains sons et jouer sur la mastication », dixit Benoît KPATSA

Le frein de langue est un muscle fin qui se termine par une membrane muqueuse. Il attache la langue au plancher de la bouche et aux os des mâchoires. Son rôle est d’aider la langue à mieux faire ses mouvements et de contribuer au développement du plancher buccal. Pour cela, il doit être long et invisible. Mais quand il est court, il peut retenir la langue en empêchant les mouvements. Peut-il pour autant empêcher un enfant de développer son langage ? Un enfant doit-il être déscolarisé parce qu’il ne parle pas ? Notre spécialiste du langage, Benoît Ganyo KPATSA, orthophoniste apporte des éclaircissements.

Le frein de langue court peut-il empêcher le développement du langage chez l’enfant ?

Les étapes du développement du langage inquiètent plus d’un parent. Il n’est pas rare de recevoir en consultation, une famille qui souhaite vérifier si l’enfant n’a pas un frein de langue lui empêchant d’entrer dans le langage. Le frein de langue ne peut en aucun cas empêcher un enfant de développer son langage. Cependant, un frein de langue court peut empêcher d’articuler certains sons de la langue (l, t, s, ch…) et aussi jouer sur la mastication des aliments et la chaîne de digestion.

Que faire quand le frein de langue est court ?

Quand le frein de langue est court empêchant l’enfant de bien articuler les mots, on peut pratiquer la frénectomie (ablation) ou la frénotomie (incision), qui est l’acte chirurgicale d’intervention sur le frein de langue. Cet acte est réalisé par le médecin ORL-CCF ou ORTHODONTISTE. L’orthophoniste donne aussi son accord après évaluation, s’il conclut à une articulation atteinte par le frein lingual court.

Ainsi, si le frein lingual a bénéficié d’une chirurgie dans le but d’améliorer la parole, il est recommandé de réaliser des séances de rééducation ciblées chez l’orthophoniste.
Il faut noter que le développement du langage de l’enfant est plus lié à l’intégrité cérébrale et auditive, puis au milieu environnant.

Le niveau de langage doit-il conditionner l’entrée de l’enfant à l’école ?

De nos jours, il n’est pas rare de rencontrer des parents qui ne scolarisent pas leurs enfants parce qu’ils ne parlent pas encore ou des écoles qui refusent de recevoir des enfants parce qu’ils ne s’expriment pas bien lors de l’inscription.
D’un côté ou de l’autre, chacun a raison. Mais nous spécialistes du langage, recommandons que chaque enfant en âge de scolarisation soit scolarisé, peu importe son niveau de langage qu’il va d’ailleurs améliorer avec ses paires à l’école. Aussi, il serait important que les enfants avec peu ou pas de langage soient scolarisés parmi ceux qui parlent plus pour être mieux aidés.

Retenir un enfant pour absence ou niveau de langage inférieur aux autres revient à lui causer du tort.
A l’endroit donc des parents, il ne faut surtout pas hésiter à prendre l’avis des spécialistes sur le profil de votre enfant en particulier, afin de vous faire accompagner dans le processus de scolarisation.

Madina Belemviré