Le pou du pubis : quand les morpions s’invitent sous la ceinture
Il est minuscule, mais redoutable. Le pou du pubis, plus connu sous le nom de morpion, est un parasite suceur de sang qui aime élire domicile dans les poils du pubis et parfois même dans d’autres recoins du corps comme les aisselles, le torse ou les cils. Une vraie plaie qui se transmet généralement par contact sexuel, mais aussi par le partage de vêtements, de draps ou de serviettes contaminés. Une fois bien installé, il se nourrit de sang humain, provoquant de violentes démangeaisons. Et là, c’est le drame.
Si l’infestation par le pou du pubis n’est pas dangereuse, elle reste terriblement embarrassante. Selon le Pr Charlemagne Ouédraogo, gynécologue obstétricien, elle se manifeste par des démangeaisons infernales, des taches rouges ou bleuâtres sur la peau et la présence d’œufs, appelés lentes, solidement accrochés aux poils. Dans certains cas plus sévères, des ganglions peuvent apparaître au niveau de l’aine, accompagnés d’une légère fièvre.
Imaginez-vous en pleine réunion ou dans les transports en commun, une soudaine et terrible envie de vous gratter entre les jambes. Vous tentez de résister, mais l’irrésistible démangeaison vous force à un discret changement de position. Vous vous tortillez, essayez de feindre un ajustement de pantalon… Rien n’y fait, parce qu’on ne va pas se mentir, quand un morpion a décidé de vous piquer, il ne lâche pas prise.
Mais ne vous inquiétez pas. Il existe des traitements pour déclarer la guerre aux morpions. Première étape, renseigne le Pr Charlemagne Ouédraogo, un traitement à base de lotions ou de shampoings insecticides (perméthrine, pyréthrine ou malathion) pour les éradiquer. Ensuite, on ne lésine pas sur l’hygiène. Un lavage en profondeur des vêtements, draps et serviettes à haute température. Et pour mettre toutes les chances de son côté, on élimine les poils infectés par un rasage ou une épilation minutieuse. Sans oublier d’informer son ou ses partenaires sexuels, car le partage des morpions, ce n’est pas une preuve d’amour.
Pour traquer ces petites bêtes, une inspection rigoureuse est nécessaire. Il ne suffit pas pour le spécialiste de vérifier le pubis, il faut aussi examiner les poils des aisselles, la barbe, les sourcils et même les cils. Et tant que le traitement n’a pas fait effet, mieux vaut éviter tout contact intime sous peine de transformer l’infestation en épidémie.
Et si malgré tout les démangeaisons persistent, direction le médecin. Une consultation permettra de s’assurer que l’infestation est bien éradiquée et d’éviter toute complication.
On ne le répétera jamais assez, mieux vaut prévenir que guérir. Une bonne hygiène personnelle et l’évitement du partage de vêtements ou de literie douteuse restent les meilleures armes contre ces invités indésirables. Parce que les morpions, on préfère les voir dans les documentaires animaliers que dans notre intimité.
Madina Belemviré