Trop dormir : Le malentendu qui cache bien plus que de la paresse

De l’adolescent au senior, le sommeil prolongé est souvent mal perçu. Pourtant, derrière ces heures sous la couette, se cachent des facteurs médicaux bien plus sérieux qu’on ne le pense. Mais à quel âge faut-il vraiment s’inquiéter ?

Dans nos sociétés modernes, dormir plus que la moyenne a souvent mauvaise presse. « Trop de sommeil, c’est de la paresse », voilà ce que l’on entend souvent. Sauf qu’en réalité, la situation est bien plus complexe et peut toucher toutes les tranches d’âge, de l’adolescent débordé à la personne âgée en quête de repos.

D’abord, explique le Dr Dominique Zida, spécialiste du sommeil, il faut savoir que la durée idéale de sommeil varie en fonction de l’âge. Les adolescents, par exemple, ont besoin de plus de sommeil que les adultes.

« Si un adolescent dort 10 heures, cela n’est pas forcément anormal, alors qu’un adulte de 30 ans pourrait s’inquiéter d’un excès de sommeil. Mais au-delà de la simple durée, dormir trop longtemps peut aussi être un symptôme d’autres soucis, souvent ignorés par ceux qui souffrent », renseigne le spécialiste.

Chez les jeunes, par exemple, un excès de sommeil peut être lié à des troubles comme la dépression ou l’anxiété. Ce n’est pas qu’ils sont paresseux, mais leurs corps et leur esprit réclament du repos face à un stress quotidien intense. Alors, oui, il arrive que les jeunes se réfugient dans le sommeil pour fuir le stress des études ou des préoccupations sociales. Mais le sommeil excessif n’est pas toujours une réponse saine et peut signaler un besoin d’aide.

Quand on parle des adultes, les raisons sont parfois plus subtiles mais tout aussi importantes.

Trop dormir à 30 ou 40 ans pourrait être lié à des problèmes de santé sous-jacents, comme des apnées du sommeil, des troubles métaboliques, ou même un état de fatigue chronique. Les gens de cette tranche d’âge sont souvent pris dans la course contre la montre, jonglant entre travail, famille et responsabilité. Et il est facile de négliger le signal d’alarme que leur envoie leur corps, « je suis épuisé« . Les troubles du sommeil peuvent se cacher derrière une fatigue difficile à comprendre, mais qui n’a rien à voir avec un manque de volonté.

Enfin, chez les seniors, dormir plus longtemps peut aussi signifier des changements physiologiques naturels, mais pas toujours bénins de l’avis du spécialiste. Le vieillissement entraîne des modifications du rythme circadien, qui régulent nos cycles de sommeil. Mais au-delà de ces facteurs, un excès de sommeil chez les personnes âgées peut être lié à des maladies comme la dépression ou des troubles cognitifs, y compris la démence. C’est là qu’il devient crucial de ne pas ignorer ce comportement et d’aller consulter un médecin.

Le problème est que, quelle que soit l’âge, dormir trop longtemps est souvent mal perçu. C’est presque comme si la société avait un code : « si tu dors plus que la moyenne, tu n’es pas productif ». Cette vision court-circuite une prise de conscience importante. Le sommeil prolongé ne doit pas être confondu avec de la paresse. Il est parfois le signe d’un mal-être plus profond. Derrière ce sommeil prolongé, il peut y avoir des messages clairs : stress, dépression, problèmes de santé physique.

Le plus important ici est de changer notre perspective et de comprendre que trop dormir n’est pas toujours un choix, mais parfois un symptôme. Que ce soit un adolescent qui cherche à échapper à la pression sociale, un adulte épuisé par les exigences de la vie ou un senior qui vit des bouleversements physiologiques, chaque cas mérite d’être pris au sérieux.

Ne vous fiez pas aux apparences Si vous ou quelqu’un que vous connaissez dort plus que la moyenne, il est peut-être temps de se poser les bonnes questions. Le sommeil est un bien précieux, et comprendre pourquoi il devient excessif pourrait être la clé pour retrouver l’équilibre et la santé.

Madina Belemviré

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