Le sexe après 60 ans : C’est pas parce qu’on a des rides qu’on a perdu la flamme
Dans nos sociétés, il y a cette drôle d’idée que le sexe a une date de péremption. Une fois qu’on souffle les bougies des 60 ans, on s’attend à ce que vous passiez directement de la chambre à coucher à la chaise à bascule. « Toi, à ton âge, tu veux toujours faire du sexe ? Mais repose-toi donc ! », entend-on souvent.On dit souvent que les jeux de reins, c’est pour les jeunes, et qu’après 60 ans, il faut ranger tout ça au placard. Eh bien, c’est faux. Le sexe n’a pas de date de péremption, et même les seniors peuvent vivre des moments aussi doux que passionnés sous les draps. Oui, qui a dit que les rides éteignent la flamme ?
Certes, avec l’âge, le corps change. Les hormones se calment un peu, et les articulations protestent parfois. Mesdames, explique le Dr Sylvain Ouédraogo, médecin gériatre, la sécheresse vaginale peut s’inviter à la fête, et messieurs, les érections peuvent se faire plus timides. Et pour les hommes, les érections peuvent être moins toniques, mais ça ne veut pas dire que l’amour est sur le point de prendre sa retraite. Après tout, l’important, ce n’est pas l’outil, mais la manière de l’utiliser. Si on a plus de mal à atteindre les sommets, eh bien, on prend le temps de savourer la montée. Ça peut être bien plus agréable en fait.
Et puis, renseigne le spécialiste, il y a également les problèmes de santé. Diabète, hypertension, arthrose, et leurs copains ne se contentent pas de chambouler la santé, ils aiment aussi s’inviter sous la couette. Le diabète, par exemple, peut toucher les nerfs et donc la sensibilité. L’hypertension et les maladies cardiaques, elles, préfèrent compliquer les érections. Quant à l’arthrose, elle peut rendre certaines positions douloureuses.
Aussi, poursuit le Dr Ouédraogo, certains médicaments comme ceux contre l’hypertension peuvent freiner la libido ou perturber le fonctionnement. Mais heureusement, rien n’est perdu. Il suffit d’en parler avec son médecin. Oui, c’est un peu gênant, mais c’est mieux que de rester dans son coin. Le médecin peut ajuster les traitements ou proposer des solutions pour que tout roule de nouveau.
Et puis, soyons honnêtes : pourquoi le sexe serait réservé aux jeunes ? À 60 ans et plus, on a l’expérience de la vie, on sait ce qu’on aime, et on n’a plus peur de demander. Alors oui, peut-être que certaines positions dignes d’un film de kung-fu sont à éviter à cause des genoux qui grincent. Mais est-ce que ça enlève quoi que ce soit au plaisir ? Absolument pas. Au contraire, avec le temps, on comprend que le sexe, ce n’est pas une question de performance, mais de connexion, de tendresse et d’écoute.
Cela dit, le Pr Charlemagne Ouédraogo, gynécologue obstétricien, a quelques conseils pour vous éviter des erreurs de débutants. Messieurs, un avertissement important : les aphrodisiaques, c’est NON. Ce n’est pas parce que votre voisin en prend que vous devez faire pareil. Ces produits promettent des miracles, mais en réalité, ils peuvent être dangereux pour votre santé. Pourquoi risquer un malaise pour quelques minutes de performance ? La clé, c’est de rester à l’écoute de votre corps et, si besoin, de demander conseil à un professionnel.
Mesdames, vous n’êtes pas en reste. La ménopause peut chambouler les choses, mais ça ne veut pas dire que tout est perdu. Vous pouvez envisager des traitements hormonaux substitutifs pour retrouver un certain confort. Et surtout, n’oubliez pas les lubrifiants pour que tout se passe en douceur.
En réalité, le problème vient des clichés. On imagine que, passé un certain âge, tout le monde devrait s’asseoir bien sagement et tricoter en regardant des feuilletons. Mais la vérité, c’est que les seniors, eux aussi, ont des envies, des pulsions et des moments où le cœur bat plus vite. Ce n’est pas parce que les genoux grincent un peu qu’ils doivent renoncer aux feux de la passion. Vous seriez surpris de voir combien de seniors redécouvrent leur sexualité avec autant d’enthousiasme qu’un jeune découvrant son premier smartphone.
Madina Belemviré