Les infections génitales masculines : un ennemi silencieux
Les infections génitales masculines sont bien plus fréquentes qu’on ne l’imagine. Juste après les infections respiratoires, elles arrivent en deuxième position des infections les plus courantes. Pourtant, beaucoup d’hommes n’osent pas en parler, laissant les microbes faire la loi dans leur appareil génital. Bactéries, virus, parasites…, tous ont un point commun : ils adorent s’incruster et semer la pagaille. Comment les reconnaître ? Quelles sont leurs causes ? Et surtout, comment les éviter ? Le Dr Panba Sama, urologue-andrologue nous dit tout.

Les infections peuvent toucher différentes parties du système génital. L’urètre, par exemple, est souvent victime d’une urétrite, surnommée « chaude pisse » à cause de la sensation de brûlure intense. La prostate, elle, peut s’inflammer, provoquant douleurs et gêne urinaire. Les testicules ne sont pas épargnés. Une orchite peut s’installer, parfois accompagnée d’une épididymite, affectant la fertilité. Dans certains cas, plusieurs infections se combinent, transformant le quotidien en enfer.
Mais pourquoi ces infections apparaissent-elles ? Tout dépend de l’âge. Chez les enfants, des malformations urinaires ou des obstacles comme un phimosis (rétrécissement du prépuce, qui empêche de décalotter le gland du pénis) ou des calculs peuvent favoriser les infections. Chez les jeunes adultes, les rapports sexuels non protégés sont les grands responsables. Selon le Dr Panba, 70 % des infections sont causées par des germes sexuellement transmissibles comme le gonocoque, la chlamydia ou encore la syphilis. Passé 50 ans, la prostate devient l’acteur principal, avec des hypertrophies (augmentation de la taille ou du volume d’une partie du corps), des calculs urinaires ou encore des cancers créant un terrain favorable aux infections.
Les microbes ont deux stratégies pour attaquer selon le spécialiste. Soit ils remontent l’urètre jusqu’aux organes génitaux, soit ils passent directement par le sang, notamment chez les personnes fragilisées par une autre maladie. Les symptômes varient selon la zone touchée, mais une douleur au bas-ventre, des brûlures en urinant ou un gonflement anormal doivent toujours être pris au sérieux.
Côté traitement, tout dépend du type d’infection. Les bactéries, explique l’urologue, sont combattues avec des antibiotiques, les mycoses avec des antifongiques, et les virus sont souvent traités symptomatiquement. Mais attention, une infection mal soignée peut devenir chronique, rendant la vie infernale avec des douleurs persistantes et des complications comme l’obstruction des canaux déférents, la destruction des spermatozoïdes, ou encore le rétrécissement de l’urètre qui complique l’émission des urines.
Pour éviter ces infections, la prévention est la meilleure arme. Une bonne hygiène intime, l’utilisation du préservatif, et une consultation rapide dès l’apparition des premiers symptômes peuvent éviter bien des complications. Sans oublier que dans le cas des infections sexuellement transmissibles, le ou les partenaires doivent être traités en même temps pour éviter toute réinfection.
Ne laissez pas les microbes jouer les trouble-fête. Un petit tour chez le médecin vaut mieux qu’une longue bataille contre une infection qui peut laisser des séquelles. Prenez soin de vous, et de votre santé intime.
Madina Belemviré