Boire des fleurs à Jéricho pour accoucher plus vite: un cocktail à haut risque

Ouagadougou, 16 mai 2025 / CHU-YO). C’est un fléau silencieux qui inquiète de plus en plus le personnel médical du CHU Yalgado Ouédraogo. Dans les couloirs de la maternité, une pratique dangereuse persiste : celle de l’administration discrète de décoctions à base de fleurs à Jéricho à des femmes en plein travail.

Le Pr Françoise Millogo Traoré, cheffe de service de la maternité tire la sonnette d’alarme: « Cette mixture, censée accélérer le travail, déclenche en réalité des contractions violentes pouvant entraîner une rupture de l’utérus. C’est une urgence vitale. Quand ça arrive, on peut perdre la mère et le bébé. »

Pr Françoise Millogo Traoré, cheffe de service de la maternité

La scène est presque banale, mais chaque fois risquée. Des accompagnantes bien intentionnées contournent les règles et font passer le breuvage interdit pour du thé. C’est ce qui s’est produit jeudi 15 mai, vers 16h.

Le major de la salle d’accouchement, Garané Ousmane, remarque une accompagnante un peu trop pressée d’offrir une boisson à sa belle-sœur en travail. Il insiste pour vérifier : ce n’était pas du thé. C’était la fameuse décoction. Un geste de surveillance qui a probablement sauvé deux vies.

Pourquoi ce recours à la décoction ? Pour les femmes, il s’agit d’un raccourci vers un accouchement plus rapide, moins douloureux. Mais c’est un pari dangereux. « Ce qu’elles ignorent, c’est que ce raccourci peut les conduire tout droit à la mort », avertit le Pr Millogo.

Le message du Pr Millogo est clair : « Pas de décoction de fleurs à Jéricho en maternité. Dès leur arrivée, les femmes doivent suivre scrupuleusement les consignes du personnel de santé. » Car ici, chaque minute compte, et chaque écart peut coûter la vie.

Madina Belemviré 

Source: Service de communication du CHU-YO

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