Confier le leadership aux communautés : Un impératif pour mettre fin au sida d’ici 2030

En prélude à la journée mondiale de lutte contre le sida, l’ONUSIDA lance un appel aux gouvernements du monde entier pour confier le leadership aux communautés dans la lutte contre le VIH. Le dernier rapport de l’ONUSIDA, intitulé « Confier le leadership aux communautés », révèle l’impact vital des efforts communautaires tout en soulignant les obstacles financiers et structurels qui entravent leur capacité à sauver des vies.

Le sida demeurera une menace pour la santé publique jusqu’en 2030, à moins que les communautés en première ligne ne reçoivent un soutien accumulé de la part des gouvernements et des donateurs. La directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, affirme que les communautés sont prêtes à prendre la tête du combat contre le VIH, mais qu’elles ont besoin de surmonter les obstacles qui entravent leur travail.

« Trop souvent, les communautés sont traitées comme des problèmes à gérer au lieu d’être reconnues comme des leaders et de recevoir un soutien en tant que tel. Les communautés ne font pas obstacle, elles éclairent la voie vers la fin du sida, » a déclaré Mme Byanyima.

Le rapport, présenté lors d’un événement organisé par STOPAIDS à Londres en marge de la Journée mondiale de lutte contre le sida, a mis en lumière le rôle crucial des communautés dans le progrès réalisé jusqu’à présent. Leurs actions ont conduit à des changements politiques majeurs, élargissant l’accès aux médicaments génériques contre le VIH et notamment considérablement les coûts du traitement.

Les communautés ont également fait pression sur les prestataires de services pour améliorer la qualité des soins. En Afrique du Sud, des réseaux communautaires ont inspecté 400 sites dans 29 districts, à propos de nouveaux protocoles pour réduire les temps d’attente et fournir des ordonnances d’antirétroviraux sur trois et six mois.

Cependant, malgré ces succès, les initiatives dirigées par les communautés sont souvent sous-financées et font l’objet d’attaques dans certains endroits. La répression à l’encontre de la société civile entrave la prestation de services de soins et de prévention du VIH. Le sous-financement compromet également la capacité des communautés à fonctionner et à prolonger leur action.

Dans la déclaration politique sur le VIH et le sida de 2021, les États membres des Nations Unies ont reconnu le rôle crucial des communautés, mais le financement qui leur est accordé a diminué, passant de 31 % en 2012 à seulement 20 % en 2021.

Alors que chaque minute compte dans la lutte contre le sida, l’ONUSIDA lance un appel pressant :

le leadership des communautés doit être au cœur des plans anti-VIH, doit être financé intégralement et de manière pérenne, et les obstacles à ce leadership doivent être éliminés.

Le rapport comprend également neuf contributions externes où des dirigeants communautaires partagent leurs expériences, leurs réalisations et les besoins urgents pour mettre fin au sida d’ici 2030. En confiant le leadership aux communautés, le monde peut réaliser l’objectif ambitieux de mettre fin au sida dans les années à venir.

Madina Belemviré

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