Crise imminente de santé publique au Burkina Faso : le Réseau d’accès aux médicaments essentiels alerte le ministre de la Santé

Le Réseau d’Accès aux médicaments essentiels (RAME), organisation de la société civile burkinabè, interpelle le ministre de la Santé et de l’hygiène publique sur les risques de ruptures de traitements liés aux subventions du Fonds Mondial, mettant en péril la lutte contre le VIH/Sida et la tuberculose à partir de janvier 2024.

Dans une lettre datée du 29 novembre 2023, le RAME souligne son étonnement face aux récentes remises en cause des subventions du Fonds Mondial, particulièrement celles dédiées aux domaines du VIH et de la tuberculose. Le réseau exprime sa perplexité quant à ces développements, étant donné que le processus de validation des subventions a été mené de manière participative par l’instance de coordination nationale (CCM) du Fonds Mondial au Burkina Faso, présidée par le Ministre de la Santé.

Le processus, engagé depuis janvier 2023, a connu plusieurs étapes, dont la soumission de la proposition du pays en mars 2023 et sa validation par le comité technique de revue des subventions (TRP) en juillet 2023. La signature de la subvention, prévue en décembre 2023, devrait permettre son démarrage effectif en janvier 2024. Il est souligné que cette subvention constitue un don au pays similaire à celles octroyées à d’autres nations partenaires.

Le RAME exprime son incompréhension quant aux accusations graves formulées par certains acteurs ayant participé au processus, ces critiques risquant de perturber le démarrage des subventions en 2024.

Les conséquences directes de cette situation pourraient entraîner des ruptures de financements cruciaux pour la lutte contre le VIH et la tuberculose, mettant en danger la vie de milliers de patients dépendant des traitements ARV et antituberculeux.

Le Fonds Mondial est reconnu comme un partenaire essentiel aux côtés de l’État burkinabè dans la prise en charge du VIH/Sida, fournissant notamment des ARV et des examens de suivi du traitement pour les personnes vivantes avec le VIH/Sida.

De manière exemplaire, la subvention du Fonds devait permettre en 2024 de prendre en charge gratuitement 46% des besoins en ARV pour les 93 824 PVVIH estimées, couvrant également 65% des besoins en intrants de dépistage du VIH dans le pays.

Concernant la tuberculose, le Fonds Mondial prend en charge plus de 60% des coûts du traitement des cas simples et quasiment l’intégralité des cas de tuberculose multirésistants.

Le RAME souligne le risque dramatique que représente le non-démarrage des subventions en janvier 2024, appelant à la préservation des intérêts des bénéficiaires plutôt que des intérêts individuels ou organisationnels.

Le réseau rappelle son engagement constant en faveur de la primauté des intérêts des populations dans toutes les décisions, conformément à sa déclaration de 2005.

Le réseau appelle le gouvernement de la Transition à prendre des mesures immédiates pour prévenir les conséquences dramatiques sur la santé publique. Il se dit prêt à contribuer aux réflexions et actions visant à garantir l’accès à des soins de qualité pour toutes les populations.

Le RAME, organisation de la société civile burkinabè reconnue depuis 2003, a pour mission d’influencer les politiques publiques pour garantir un accès équitable aux soins de santé de qualité, en particulier pour les populations les plus vulnérables.

Madina Belemviré 

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