La Problématique des « folles » enceintes: le risque de sui.cide est plus élevé avec la grossesse ( Pr Charlemagne Ouédraogo)

Il n’est pas rare de voir une femme malade mentale, communément appelée « folle » porter une grossesse. Le conjoint est souvent aussi porteur d’un trouble psychique tout comme ça peut être un inconnu. Il ne manque pas d’histoires sur de « folles » qui ont été enceintées par des hommes lucides.

Evoquer la maternité chez des femmes souffrant de troubles psychiatriques est un perpétuel questionnement. Le contexte dans lequel survient la grossesse chez la malade mentale comprend des risques avec plusieurs paramètres:

– un risque de contracter des maladies sexuellement transmissibles,

– plusieurs partenaires sexuels,

– non suivi de la grossesse,

– lieu idéal pour l’accouchement non déterminé,

– le problème de parternité de l’enfant qui naîtra etc.

Le constat montre que de plus en plus des femmes atteintes de troubles mentaux portent des grossesses. C’est assez fréquent. Pourtant, chez les femmes ayant un trouble psychiatrique le risque de suicide est plus élevé avec la grossesse.

En fonction du degré du trouble, certaines patientes qui vivent en famille peuvent être conduites par leurs proches chez le spécialiste. Avec le psychiatre, une prise en charge globale et une prise en charge spécifique sont envisagées.

Mais vous imaginez celles qui sont vraiment à un stade avancé, qui errent dans la rue, comment peuvent-elles bénéficier d’un suivi gynécologique ? Comment se passe leur accouchement ? Peuvent-elles bénéficier d’un suivi après l’accouchement? Ce sont des interrogations.

Les maladies mentales peuvent s’aggraver avec la grossesse et après l’accouchement, parceque la grossesse et l’accouchement à eux seuls sont des épisodes difficiles. Ils peuvent s’accompagner d’un effondrement psychique.

– Les femmes qui souffrent de troubles psychiatriques doivent bénéficier de l’accompagnement de leurs proches pendant la grossesse et l’accouchement.

– Habituellement, l’enfant est récupéré juste après l’accouchement par la famille ou un centre d’accueil pour le suivi et les soins de l’enfant.

– Le mieux, c’est d’éviter une grossesse chez une malade mentale, surtout à un stade avancé comme celles qui sont dans les rues, aux alentours des marchés, écoles, lieux de culte, en raison du suivi difficile de la grossesse et d’un accouchement qui pourrait se dérouler dans des conditions précaires.

– Il faut pousser la réflexion sur la problématique des femmes atteintes de troubles psychiatriques enceintes. C’est à la fois un problème de développement et un problème de santé publique non négligeable.

Pr Charlemagne Ouédraogo, Gynécologue Obstétricien

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