Santé sexuelle et reproductive : Au Centre-Nord, les leaders locaux réaffirment leur engagement pour les droits des femmes et des jeunes filles
À Kaya, dans le cadre du Projet Sauver la Vie, financé par Pathfinder International avec l’appui de l’Ambassade des Pays-Bas, la Société des Gynécologues et Obstétriciens du Burkina (SOGOB) a réuni le 25 juin 2025, une trentaine de participants, dont des présidents de délégations spéciales (PDS), médecins chefs de district (MCD), des Chefs coutumiers et religieux et des représentants d’organisations de la société civile (OSC). Objectif, pour faire le point sur les engagements pris en faveur de la santé sexuelle et reproductive, notamment l’accès à l’interruption sécurisée de grossesse selon la loi.
Dans la salle, ils étaient une vingtaine. Des élus locaux, médecins chefs de district, leaders coutumiers, représentants d’OSC. Tous réunis à Kaya à l’initiative de la Société de la SOGOB pour un atelier visant à faire le suivi des engagements pris en faveur des droits et de la santé sexuelle et reproductive (DSSR), dans le cadre du Projet Sauver la Vie.
Après quatre années de mise en œuvre, place à la consolidation. Et cette fois, la question était claire : qui s’engage encore ? Et surtout, comment faire pour que les engagements pris dans les discours soient traduits dans les budgets, les plans communaux et les actions concrètes sur le terrain ?
Pour le Pr Yobi Alexis Sawadogo, point focal du projet, cette rencontre était cruciale :
« On voulait vérifier si les engagements pris dès les premières années tenaient toujours. La réponse est oui. Et mieux, certains acteurs religieux, au départ très réticents, ont évolué dans leur position et demandent désormais à être accompagnés pour faire de la sensibilisation. »
Du côté des médecins, même enthousiasme. Le Dr Moyenga, médecin-chef de Boussouma, plaide pour des actions ciblées :
« Les adolescents sont perdus face à leur sexualité. Il faut leur parler, les accompagner. Avec notre équipe, nous allons relancer le centre des jeunes de Boussouma pour en faire un espace de référence, avec des sensibilisations dans les établissements, les quartiers, les théâtres-fora. »

Et quand les chefs coutumiers s’expriment, ils ne mâchent pas leurs mots.
« Il y a trop de décès dus aux avortements clandestins. Si on ne réfléchit pas en profondeur, on va continuer à condamner sans aider. Nous, chefs coutumiers, allons relayer l’information et encourager les femmes et les filles à aller vers les structures de santé », a confié un notable de Boussouma.

L’atelier, qui visait aussi à inciter les communes à intégrer les actions DSSR dans leurs plans d’action sectoriels, a rempli sa mission. Engagements réaffirmés, volontés renforcées, et surtout, prise de conscience collective que parler de santé sexuelle n’est plus un tabou, mais une urgence de santé publique. Au Centre-Nord, la dynamique est lancée. Et cette fois, elle veut durer.
Yasmine Ouédraogo