Sex.ualité : Pourquoi il faut en parler avec ses enfants, sans rougir ni fuir
On évite souvent le sujet, on détourne les yeux, on change de conversation… Pourtant, parler de sexualité à ses enfants n’est pas un luxe mais une nécessité. Et selon le psychologue Daouda Kouma, mieux vaut s’y préparer, sinon Internet, les copains ou les séries télé s’en chargeront à leur manière.
Parler de sexualité à ses enfants, ce n’est pas une option. C’est un devoir. Même si la bouche sèche, même si les oreilles chauffent rien qu’à l’idée. Daouda Kouma, psychologue et maître de conférences, l’affirme : Si vous ne vous en chargez pas, d’autres le feront à votre place, sans filtres, ni précautions, ni amour. Et ce n’est pas TikTok ou les copains de la récré qui vont prendre le temps d’expliquer ce qu’est le consentement, la puberté ou les IST. Il faut commencer tôt, dès 6 ou 7 ans, avec des mots simples et surtout, adaptés à leur âge.

Ce n’est pas une conférence sur le Kamasutra qu’on leur demande, mais une conversation honnête, bienveillante et posée. Et puis, il faut savoir choisir le moment. On ne parle pas de contraception entre deux bouchées de tô, mais dans un cadre calme, complice, à deux. L’enfant pose une question ? On y répond. Sans éclater de rire. Sans hurler. Sans fuir. On reste calme, on respire, on cherche les mots. Et on les trouve, parce qu’il s’agit de son éducation, de son bien-être, de sa sécurité.
Pour les filles, il est essentiel d’aborder les choses bien avant la puberté, quand les seins commencent à pointer et que les règles s’annoncent. On parle précautions, maladies sexuellement transmissibles, respect de soi.
Pour les garçons, l’approche peut être plus complice. Une balade entre père et fils, une discussion tranquille sur la vie, les copines, les tentations. Ce genre d’échanges marque plus qu’un sermon livré au coin du salon avec des regards menaçants. La clé, c’est la confiance. Si l’enfant sent qu’il peut tout vous dire, il viendra vous voir avant de prendre un risque.
Et si un jour, il entre dans la chambre sans frapper et vous surprend en pleine action ? Le Dr Kouma vous conseille de respirer.. Ne vous jetez pas sous le lit. N’inventez pas une histoire de lutte gréco-romaine. Dites-lui simplement que papa et maman se faisaient un gros câlin, et que quand il sera grand, il comprendra mieux. On dédramatise. Parce qu’un enfant qu’on effraie ira chercher ses réponses ailleurs, souvent trop tôt, souvent mal. Et ce n’est pas ce que vous voulez.
Bref, la sexualité, ça se discute. Avec tendresse, avec franchise. Et avec courage, aussi. Parce que le silence n’a jamais protégé personne. Ce qui protège, c’est la parole, la vraie.
Madina Belemviré