Diabète : « Un enfant diabétique de type 1 ne vit pas en moyenne plus d’1 an sans traitement » (Dr SAGNA)

Selon la Féderation Internationale du Diabète (FID), il y a environ 1 100 000 enfants diabétiques de 0-19 ans dans le monde. On parle de complication aigue du diabète quand cette complication survient en quelques heures ou jours et est liée à une baisse ou une augmentation importante de la glycémie. Qu’est-ce qui peut provoquer ces complications du diabète chez l’enfant ? Comment détecter les signes de ces complications ? Qu’est-ce qui se passe si les signes ne sont pas détectés tôt ? Responsable de la prise en charge médicale des enfants et adolescents diabétiques du Programme nous apporte des éléments de réponse, Dr Yempabou Sagna, médecin endocrinologue fait le point.

Qu’est-ce qui peut provoquer une complication aigue du diabète ?

Il ya 2 principales complications aigues du diabète chez l’enfant : l’hypoglycémie et la céto-acidose.

Les causes de l’hypoglycémie peuvent être par exemple un surdosage de l’insuline si l’enfant s’injecte plus que ce qui est prescrit, ou encore s’il fait son injection d’insuline sans manger, s’il fait une activité physique inhabituelle sans contrôler sa glycémie pour la corriger par une petite alimentation,

Pour la céto-acidose elle peut survenir par exemple quand le traitement n’est plus fait, ou si les doses d’insuline sont insuffisantes ou encore si l’enfant a entre-temps une autre maladie comme le paludisme. Parfois les gens pensent que quand une maladie survient chez un diabétique, il faut laisser le traitement du diabète et se concentrer sur cette maladie. Nous avons découvert le diabète de la plupart des jeunes que nous suivons lors de cette complication de céto-acidose.

Comment détecter les signes ?

Les signes de l’hypoglycémie sont variables mais les plus fréquents sont :

-Une sensation de faim douloureuse,

– Des vertiges,

– Des tremblements,

– Des maux de tête,

– Des palpitations,

– Une agitation

Nous conseillons toujours aux enfants d’avoir du sucre ou des bonbons sur eux au cas où ils auraient ces signes d’hypoglycémie

Pour la céto-acidose c’est la réapparition des signes du diabète ou leur exagération qui sont les premiers signes. Normalement quand le diabète est traité l’enfant ne doit plus présenter les signes. Quand ces signes reapparaissent ça veut dire que la glycémie est augmentée. Les autres signes de la céto-acidose sont les maux de ventre, la respiration qui peut être accélerée et le coma si rien n’est fait.

Qu’est-ce qui se passe si les signes ne sont pas détectés tôt ? 

Si ces signes ne sont pris en charge tôt, ils peuvent s’aggraver pour aboutir à un coma soit hypoglycémique soit céto-acidosique, puis malheureusement au décès si rien n’est fait.

Pour l’hypoglycémie nous apprenons aux enfants à reconnaitre les 1ers signes pour contrôler rapidement leur glycémie et corriger avec du sucre, puis le noter dans les carnets que nous leur donnons.

Pour les signes de céto-acidose, ils contactent leur médecin (eux et leurs parents ont tous le numéro de leur médecin qui est en plus noté sur leur carnet) ou se rendent dans le service d’urgences le plus proche pour les 1ers soins, puis si nécessaire ils sont transférés en médecine interne.

Un enfant diabétique de type 1 malheureusement ne vit pas en moyenne plus d’1 an sans traitement parce qu’on a tous  besoin de l’insuline pour vivre. Avant la découverte de l’insuline, l’espérance de vie de tous ceux qui avaient ce type de diabète ne dépassait pas un an à partir du diagnostic.

Il y a parfois malheureusement des enfants qui viennent, qui sont pris en charge et qui ne reviennent plus, soit parce que les parents n’ont pas compris ou parce qu’ils habitent loin et ont des difficultés financières. Ils reviennent donc quand il y a une complication telle lacéto-acidose. Dans ce cas, on peut encore les sauver, mais quand ils ne reviennent pas, ils décèdent malheureusement parce qu’ils n’ont pas ce traitement par insuline.

Il faut savoir qu’un enfant diabétique peut vivre aussi longtemps, faire de grandes études, et travailler comme les autres du moment où il est bien suivi et que les contrôles glycémiques se fassent bien.

Madina BELEMVIRE 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

6 + dix-huit =